REUNION du RESEAU politique BASTILLE

SAMEDI 28 OCTOBRE à 14h30

8 impasse CROZATIER PARIS 12°

Le monde est en ébullition.

La crise, les crises s’accélèrent , s’interférent

Nous ne pouvons dire aujourd’hui quel sera l’état du monde samedi.

C’est pourquoi il est important d’analyser la situation. Non en collant des post it du siècle passé mais réfléchissant à partir de la situation concrète et en caractérisant pour ce qu’ils sont les protagonistes de cette tragédie.

Depuis le 7 octobre, le Réseau politique Bastille a publié deux textes qui peuvent fournir un point de départ à notre discussion.(voir en fin de message).

D’autre part, depuis quelques mois nous réfléchissons à la création d’une revue internationale de discussion ouverte. Le besoin aujourd’hui s’en fait cruellement sentir. Avançons sur ce projet. 

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7 octobre 

Fêtes de Souk kot  en Israël et cinquantième anniversaire de la guerre du Kippour.

Les ultra-orthodoxes du gouvernement Netanyahou mettent la moitié de l’armée en permission et redéployent le reste en grande partie dans les colonies de Cisjordanie. 

Les troupes qui gardent le mur qui entoure Gaza,  véritable prison où croupissent plus de deux millions de Palestiniens depuis des dizaines d’années, sont en sous-effectif. 

Le Hamas tire alors indistinctement des milliers de roquettes  vers le territoire d’Israël. Le « Dôme de fer » est submergé, c’est l’effroi dans la population civile israélienne.

C’est aussi le moment choisi par un millier de membres du Hamas ,entrainés et équipés lourdement, pour franchir le mur par les airs, par la mer, par les souterrains et les brèches. 

Ils massacrent tous ceux qu’ils rencontrent, y compris les  enfants, les femmes et les vieillards. Ils foncent dans les kibboutz à proximité et assassinent ceux qui s’y trouvent. Ils attaquent une rave party pacifiste qui réunissait des milliers de juifs de toutes nationalités et font des centaines de morts. Ils capturent des otages et les emmènent à Gaza.

Cette opération planifiée dans son ampleur et dans son horreur est un acte volontaire de terrorisme. Il n’y a pas d’autres mots à la hauteur de l’événement et un débat juridico-sémantique n’a pour effet que d’en minimiser l’importance.

Cette opération visait à tuer le plus de juifs possible et à terroriser la population.

Le Hamas est une organisation terroriste.

Le Hamas est une organisation terroriste islamique. 

En 2007, avec l’aval de l’extrême droite israélienne au pouvoir, le Hamas a chassé l’autorité palestinienne de Gaza, le Fatah.

En 2019, sous le regard complice du gouvernement Netanyahou déjà , il a réprimé sauvagement les manifestations pacifiques de la population gazaouie contre l’augmentation des prix et son gouvernement.

De nouvelles manifestations contre le Hamas se sont encore déroulés en juillet dernier

Le Hamas n’est pas une des composantes du peuple palestinien qui réclame une vie digne, un territoire et la démocratie. Au contraire.

Depuis cinq jours, l’armée israélienne reprend le contrôle de son  propre territoire et pilonne Gaza faisant des milliers de victimes. Elle continuera de le faire jusqu’au moment où elle entrera dans Gaza même.

A la terreur semée par un groupe sanguinaire répond la terreur d’État.

Gaza, où la population survit dans la misère, n’existe que grâce aux aides du Qatar et aux livraisons d’énergie et d’eau d’ Israël. Dans ce contexte complexe, le Hamas joue sa partition.

Le Hamas n’est pas une organisation de libération, de décolonisation. 

Plusieurs faits interrogent. 

Dans la nuit meurtrière du 7 octobre, les commandos du Hamas ont massacré la population de kibboutz dont ils savaient très bien que les kibboutzins étaient des progressistes, des libertaires opposants à la politique de Netanyahou et à la colonisation  dans les territoires occupés. iIs ont fait un véritable pogrom dans un rassemblement de jeunes pacifistes venus écouter de la musique, ces jeunes précisément opposés au coup d’État juridique de Netanyahu .

Pourquoi cibler ceux qui rejettent l’extrême droite et les ultra-orthodoxes ? 

Poser ces questions entraine une réflexion qui sort des doxas confortables.

Le Hamas est une organisation utile et utilisable dans un champ politique qui déborde largement le territoire palestinien. 

Relancer la guerre contre les palestiniens rend plus difficile toute normalisation entre Israël et certains pays arabes ; les accords d’Abraham sont touchés.

Relancer la guerre, la répression d’Israël contre la population arabe sert aussi à détourner l’attention de la guerre en Ukraine. Poutine s’en cache à peine même si l’échec est patent.

Réactiver le conflit palestinien met les pouvoirs étasunien et européens en difficulté dans leur politique d’aide militaire.

Sur tous ces points, les pays-monde, ceux qui dénoncent l’Occident global au nom d’une civilisation, d’une longue histoire récemment réécrite, d’une religion millénaire récemment repeinte, ceux qui contrôlent leur population de façon plus qu’autoritaire, ceux que l’on retrouve plaider leur cause au rassemblement des Brics ( Russie, Inde, Chine, Iran… ) regardent attentivement l’évolution du piège tendu.

Cette situation est intenable. 

Intenable pour les populations qui souffrent. Intenable pour ceux qui pensent à une solution négociée. 

Un cessez – le -feu immédiat est impératif.

La question palestinienne  doit être posée mais qui parle aujourd’hui pour les palestiniens, qui porte la voix des israéliens ? L’extrême droite a fait taire le camp de la paix, les islamistes ont pris le pas sur ceux qui hier encore parlaient d’une Palestine laïque et démocratique.

 Cette alliance objective a bloqué les voies de l’Émancipation, de la paix. Comment redonner la parole aux peuples directement concernés ?

Bien sûr, l’effet de souffle se fait ressentir dans la situation politique française… Nous y reviendrons bien sûr.

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Barbares et Barbares…

La situation politique française est particulièrement complexe, l’assassinat de Dominique Bernard, enseignant à Arras trois ans près celui de Samuel Patty est une abomination, d’autant que la France compte les plus importantes communautés juives et musulmanes d’Europe. Les meurtriers veulent semer l’effroi, dans la population, la haine dans l’École et  déclencher des affrontements interreligieux ! En Israël la guerre a éclaté. Il faut donc peser ses mots. Débattre calmement et rappeler que nous sommes pour un cessez-le-feu immédiat, pour une paix juste qui reconnaisse les droits nationaux du peuple palestinien.

            La création en 1948 de l’État d’Israël par un vote des USA, de l’URSS, des démocraties populaires, des principaux pays européens, est intervenue au lendemain du génocide de six millions de juifs par les nazis : la majorité des rescapés se sont alors réfugiés en Israël proclamée… sur le territoire des Palestiniens. D’une certaine manière, la Shoah a fondé Israël comme un pays refuge pour un grand nombre de survivants juifs, qui comme l’écrivait Isaac Deutscher n’avaient que ce radeau où se réfugier même si ce radeau était un piège . Il n’en reste pas moins que la Nakba est injustifiable et le droit au retour  des palestiniens imprescriptible.

            Depuis les affrontements et les guerres se sont succédés.

            Depuis, les Palestiniens payent le prix de la colonisation, les arabes-israéliens sont relégués à une sous-citoyenneté et les palestiniens des territoires occupés sont soumis à l’apartheid. 

            Le gouvernement actuel israélien est le plus réactionnaire qui n’ait jamais existé. Des fascistes religieux partisans du « grand remplacement » sont ministres. A Gaza, le Hamas (véritable proto-État de type fasciste), manipulés au gré par l’Iran, l’Égypte, la Syrie, le Qatar, après avoir éliminé physiquement les organisations laïques, les partisans d’un accord entre Israéliens et Palestiniens exercent sa dictature. En Cisjordanie, à Ramallah, à Jérusalem, des organisations similaires tentent d’imposer leurs lois à une population palestinienne coincée entre deux feux. 

            La barbarie des uns répond à celle des autres. A la faveur de cette nouvelle guerre, l’antisémitisme et le racisme vont exploser dans le monde. L’attaque terroriste contre la population israélienne a constitué un véritable carnage. Enfants, bébés, femmes, vieillards ont été massacrés. Depuis le nazisme, jamais 1400 juifs n’avaient été exécutés… 

            Aujourd’hui, l’armée israélienne bombarde avant d’entrer à Gaza. Une fois encore les Palestiniens payent le prix du sang. 

Guerre contre l’Ukraine, guerre en Israël : la barbarie avec une violence inconnue prospère. 

Cette situation pèse sur les consciences notamment dans les pays européens, en particulier en France. 

Les crimes, les attentats, sidèrent les populations.

Cette crise a directement affecté la Nupes. 

Les déclarations de Jean-Luc Mélenchon, de ses camarades, mais pas tous, n’aident pas le débat politique. Répétons-le, le Hamas, le Hezbollah, ne représentent en aucun cas la résistance du peuple palestinien. Les soutenir est une faute politique majeure.

Cette faute  politique ne justifie en rien les menaces de dissolution du NPA de Poutou ou de procès contre la députée Danièle Obono proférées par le ministre Darmanin. Contre la barbarie, on ne peut résister qu’en respectant les libertés fondamentales sauf à y basculer soi-même. Le droit de s’exprimer, le droit de manifester doivent s’exercer pleinement, la tentative d’utiliser ces tragiques événements pour ,une fois de plus , restreindre le champ de la démocratie est grossière et condamnable.

Le monde et en premier lieu  les opprimés, les exploités, paie  le prix de cette barbarie. 

L’objectif du Hamas, qui était clairement d’exécuter un maximum de civils pour sidérer toute la population Israélienne. Ils y sont parvenus. Ils ont tué des jeunes pacifistes laïques qui faisaient la fête, se sont acharnés sur les Kibboutz, dont la plupart des habitants ,opposés à Netanyahou, étaient partisans d’une entente avec les Palestiniens…

A Paris comme dans le reste du monde chacun retient son souffle. 

Nous vous attendons nombreux.

Nous avons vu l’embarras de camarades, les affirmations péremptoires de certains et la dérive inévitable de certaines organisations. 

Un débat fraternel dans cette situation conflictuelle s’impose. 

Nous en offrons le cadre.

Samedi 14h30 impasse Crozatier 75012 .

Un lien devrait pouvoir nous relier aux camarades de province.