
Stop à la terreur russe, protégeons la paix et la justice
8 juillet 2025
FPU – KVPU
Dans la suite de son travail commun avec les organisations syndicales ukrainiennes, le Réseau syndical international de solidarité et de luttes publie cet appel commun présenté par la FPU et la KVPU.
Appel de la Confédération des syndicats libres d’Ukraine et de la Fédération des syndicats d’Ukraine au mouvement syndical international concernant les attaques massives à la roquette et au drone de la Fédération de Russie contre l’Ukraine en juin 2025
Dans le prolongement de notre déclaration commune du 6 juin dernier concernant les attaques brutales de la Russie contre l’Ukraine, la KVPU et la FPU s’adressent à nouveau à la Confédération internationale des syndicats, à la Confédération européenne des syndicats, au Conseil régional paneuropéen des syndicats, à leurs organisations membres, car la Fédération de Russie poursuit sa campagne de terreur – elle lance des missiles et des drones sur les villes ukrainiennes et impose son régime criminel dans les territoires temporairement occupés.
En juin 2025, la Russie a lancé un nombre record de drones – 5 438 unités, intensifiant considérablement ses attaques aériennes. Seuls deux jours au cours des dix-huit derniers mois ont été épargnés par les attaques. Dans ces conditions, les travailleurs ukrainiens continuent de résister et de lutter pour la libération de tous les territoires ukrainiens – afin de ramener la paix sur notre terre.
Lors des bombardements massifs de juin, la Russie a mené 5 665 frappes aériennes (à l’aide de différents types de missiles et de drones), soit une moyenne de 189 attaques par jour.
Nous appelons le mouvement syndical international à réagir à cette terreur brutale et aux meurtres de civils, en particulier des travailleurs et des membres des syndicats en Ukraine.
Par exemple, le 17 juin 2025, dans le cadre d’une invasion à grande échelle, les troupes russes ont lancé une attaque massive contre des villes ukrainiennes à l’aide de missiles de croisière et balistiques (Kinzhal, Kalibr, Kh-59/Kh-69, Kh-101 et Kh-31P), ainsi que de drones d’attaque. À la suite de cette attaque terroriste nocturne, qui a mobilisé plus de 440 drones et 32 missiles, 28 personnes ont été tuées et 134 autres blessées à Kiev. Deux personnes ont été tuées à Odessa.
La Russie continue de tuer des travailleurs ukrainiens
Selon les données opérationnelles du Service national du travail, au 03.07.2025, 114 cas de blessures de travailleurs dans l’exercice de leurs fonctions ont été enregistrés à la suite de tirs de missiles, d’explosions et d’attaques de drones. Il s’agit principalement de cas collectifs. 485 travailleurs ont été gravement blessés, dont 102 mortellement. Ce ne sont pas de simples statistiques, mais des tragédies humaines quotidiennes.
Le nombre d’enfants tués et blessés par la Russie a triplé ce printemps
Selon la Mission d’observation des droits de l’homme des Nations unies en Ukraine, le nombre confirmé d’enfants tués ou blessés entre le 1er mars et le 31 mai 2025 a augmenté de plus de 200 % par rapport au trimestre précédent. Au cours de cette période, 222 enfants ont été tués ou blessés, contre 73 entre le 1er décembre 2024 et le 28 février 2025.
Au total, 2 602 enfants ont été touchés, dont 638 ont été tués.
La Russie attaque délibérément les écoles et les jardins d’enfants
Au cours d’une seule frappe massive contre Kiev le 17 juin 2025, les infrastructures éducatives de cinq quartiers – Darnytskyi, Dniprovskyi, Sviatoshynskyi, Solomianskyi et Shevchenkivskyi – ont été endommagées. Vingt-six établissements d’enseignement, dont des écoles et des jardins d’enfants, ont été touchés.
Le 23 juin 2025, à Bilhorod-Dnistrovsky (région d’Odessa), trois employés du lycée n° 1, Aurika Melnyk, Oleg Gerasymenko et Vera Roshchina, ont été tués sur leur lieu de travail à la suite d’une attaque russe. Au moins 12 personnes ont été blessées, dont deux adolescents.
La Russie tue des sauveteurs
Comme nous l’avons déjà signalé, le 6 juin 2025, parmi les personnes tuées à Kiev figuraient trois courageux employés du Service national des situations d’urgence, Pavlo Yezhor, Danylo Skadin et Andriy Remenny, qui ont perdu la vie en sauvant d’autres personnes.
Le 24 juin 2025, Anton Zemlianyi, commandant de la section opérationnelle du dixième bataillon militarisé de sauvetage minier, membre du syndicat indépendant des mineurs d’Ukraine, qui fait partie de la KVPU, a été tué lors d’une attaque ciblée par des drones des forces russes. Il a participé à la liquidation d’accidents complexes dans les mines du Donbass. Le 30 avril 2025, après un coup de drone sur des bâtiments administratifs, il a risqué sa vie pour sauver le matériel minier et les biens de l’unité.
La Russie continue de détruire les établissements médicaux
En juin 2025, plusieurs attaques ont touché des établissements médicaux ukrainiens. Le 6 juin, trois ambulances en service ont été endommagées lors d’un frappé sur Kiev. Le 17 juin, un hôpital infectieux a été endommagé à Odessa. Le 23 juin, un tir de roquette sur Kiev a endommagé l’établissement médical « Santer » dans le quartier de Shevchenkivskyi et une clinique privée à Bila Tserkva.
Le 1er juillet, les envahisseurs russes ont tiré sur un hôpital à Kherson. Huit personnes ont été blessées, dont cinq patients et trois infirmières.
La Russie continue de détruire les infrastructures de transport
Dans la nuit du 17 juin, une attaque russe massive a endommagé les infrastructures ferroviaires, en particulier le train Intercity+ dans son centre de maintenance. Le 24 juin, les troupes russes ont attaqué Dnipro avec des missiles balistiques, endommageant le train Odessa-Zaporijia. Dix passagers ont été blessés, dont trois enfants.
Le 3 juillet, la Russie a attaqué le port d’Odessa avec des missiles « Iskander » à sous-munitions. Deux personnes ont été tuées : un docker et un chauffeur de camion. Parmi les blessés figurent des employés du port, un chauffeur et deux membres d’équipage syriens d’un navire civil. Les infrastructures ont été endommagées : grues à portique, équipements, entrepôts.
La Fédération de Russie poursuit sa campagne de terreur et de génocide
Des centaines de milliers d’Ukrainiens se retrouvent à nouveau sans électricité, sans chauffage et sans eau. Au moins 16 000 civils, dont des militants syndicaux, sont détenus illégalement par la Russie, où ils sont soumis à de cruelles tortures.
Au moins 13 employés ont été illégalement arrêtés lors de l’occupation de la centrale nucléaire de Zaporizhzhia. Il a été confirmé que plus d’un millier de détenus ont été victimes de tortures ou de mauvais traitements. Certains, comme le plongeur et membre de la FPU Andriy Honcharuk, sont morts sous la torture.
La Russie a déporté de force entre 20 000 et 300 000 enfants ukrainiens. Environ 63 000 personnes sont portées disparues.
La Russie viole le droit international humanitaire et les conventions fondamentales de l’OIT
La Russie viole non seulement les normes du droit international humanitaire, mais aussi les principes fondamentaux de l’Organisation internationale du travail.
Les valeurs proclamées par l’OIT – liberté, dignité, sécurité, paix – sont quotidiennement bafouées par la Fédération de Russie. Le Protocole I aux Conventions de Genève, qui interdit les attaques contre la population civile et les infrastructures, est ouvertement ignoré. Ces actes ne constituent pas seulement des crimes de guerre, mais aussi des actes de barbarie au XXIe siècle.
La Russie viole également la Convention n° 87 de l’OIT sur la liberté d’association et la protection du droit syndical. Dans les territoires occupés, la Fédération de Russie a imposé de fausses « représentations » de son syndicat – la FNPR – afin de légaliser l’annexion illégale. Il s’agit là d’un mépris flagrant des libertés syndicales.
Alors que des milliers de nos membres résistent et luttent contre les occupants russes dans les rangs des Forces armées ukrainiennes, travaillent sous les bombardements et passent des nuits blanches à cause des attaques, nous appelons le mouvement syndical et la communauté internationale à agir.
Nous appelons la Confédération syndical internationale, ses syndicats affiliés, les fédérations syndicales internationales, tous les syndicalistes, tous les défenseurs de la dignité humaine et de la solidarité à :
● Condamner clairement et sans ambiguïté le bombardement des villes ukrainiennes et les meurtres de civils par la Russie. Diffuser des informations sur l’Ukraine dans vos médias
● Exiger de vos gouvernements qu’ils renforcent leur aide économique, humanitaire et militaire à l’Ukraine
● Obtenir le renforcement des sanctions contre l’État agresseur
● Exiger que tous les responsables de crimes de guerre soient traduits en justice
● Obtenir la libération de tous les prisonniers de guerre et otages civils ukrainiens, ainsi que le retour immédiat de tous les enfants ukrainiens enlevés
● Aujourd’hui, nous ne nous battons pas seulement pour notre pays, mais aussi pour les valeurs qui unissent le mouvement syndical mondial : le travail décent, le droit à la vie, le droit à la sécurité et le droit à la solidarité.
Arrêtez la terreur russe ! Défendez la paix et la justice !
Cet appel est soutenu par toutes les confédérations syndicales représentatives en Ukraine :
– Fédération des syndicats d’Ukraine (FPU),
– Confédération des syndicats libres d’Ukraine (KVPU),
– Fédération des syndicats des travailleurs du transport d’Ukraine (FPTU),
– Association des syndicats de toute l’Ukraine et associations syndicales « Yednist » (AATU “Yednist”),
– l’Association des syndicats autonomes de toute l’Ukraine (AATU).
Solidairement
Serhiy Byzov, président de la FPU
Mykhailo Volynets, président de la KVPU