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A propos de LFI : une contribution de Gérard Callisthène

Dans le cadre des discussions qui intéressent l’ensemble du mouvement ouvrier, nous publions la contribution du camarade Gérard Callisthène à propos de son organisation La France Insoumise (LFI).

«Nous devons être capables d’entendre l’herbe pousser»

Lénine, 1902

En apparence, rien ne bouge dans la « France Insoumise », mouvement gazeux.

Ceux que, faute d’un terme plus spécifique, on appelle les “figures” du mouvement, c’est à dire celles et ceux dont le public connaît un peu les noms : François Ruffin, Raquel Garrido, Clémentine Autain, Eric Coquerel, Alexis Corbière, et qui ont été écartés de la “direction” semblent s’accommoder de cette position qui, comme le dit l’un d’eux, les « dispense d’une réunion de plus!».

Rappelons-le à ceux qui n’auraient pas suivi. La France Insoumise, mouvement gazeux qui n’a «pas vocation à être démocratique» (JLM ; octobre 2017), n’a pas d’existence juridique. Pas d’adhérents, pas de statuts. Ce qui existe est une association composée de trois membres : Manuel Bompard (Président), Mathilde Panot (secrétaire) et Maxime Charpentier (trésorier). Personne d’autre. Cette association est déclarée en préfecture et a son siège à Massy. Elle reçoit les subventions gouvernementales et les utilise selon son objet social qui est : “Regrouper les soutiens de Jean-Luc Mélenchon à l’élection présidentielle[1]. Un objectif bien légitime, et une formule originale : cette association regroupe les soutiens de JLM hors de son propre cadre. Et ces “soutiens”, qui sont des militantes et des militants, n’ont aucun droit sur quoi que ce soit en lien avec l’objectif en question.

L’effectif de cette foule de militants est difficile à évaluer (il n’y a pas formellement d’adhésions). Sans doute de l’ordre de la centaine de milliers durant une campagne présidentielle, ou législative, entre dix et vingt mille le reste du temps.

Cette foule militante, traitée en peuple colonisé, ou en troupe de mineurs, se tait. Beaucoup de militants s’en vont. Certains rejoignent le PCF (sic!), d’autres le PEPS, d’autres EELV… en silence.

Mais si nous tendons l’oreille, nous percevons différents “bruits”, comme on dit. Dans la FI gazeuse, il est un petit parti, dit de gauche, le PG. C’est le sous-groupe un peu solide de la troupe et, parait-il, il voudrait sortir de l’ombre. Pourquoi faire exactement ? Je ne sais pas.

Autre son : des “jeunes” (il paraît que c’est une catégorie politique) protestent avec la dernière énergie contre le fait qu’Adrien Quatennens ait été, finalement, réintégré au sein du groupe parlementaire de la FI. Il est certain que si Quatennens avait été définitivement exclu du groupe parlementaire, d’autres militantes et militants (jeunes ou moins jeunes) auraient protesté de même. Ce qui est tout à fait clair, c’est que, quelle que soit la décision prise à ce sujet, les militants n’ont pas été consultés.

La question de fond serait donc celle-là : le droit des militants à avoir une opinion, à débattre, à délibérer, à voter, à décider. Un vieux mot vient à l’esprit : la démocratie. Une vieille pratique : le vote. Basée sur une précieuse utopie : l’égalité.

On dit enfin qu’un Appel, parti du 93 en novembre de l’année dernière circulerait dans toute la France Insoumise, qu’il aurait plusieurs centaines de signatures de militantes, militants, responsables de Groupes d’Action, répartis sur une cinquantaine de départements. Cet appel exige précisément la démocratie dans le mouvement, avec tout ce que cela implique et à quoi s’oppose la construction compliquée bâtie par Manuel Bompard.

Ces militants résolus auraient même commencé à s’organiser entre eux, par régions. La “direction” exercée par Manuel Bompard le sait et exclut (le mot exact est “décertifie”) à tour de bras les GA concernés. Au contraire, des “figures” du mouvement suivent cette affaire avec sympathie.

Qu’en résultera-t-il ? Tendons l’oreille…

G. Callisthène


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Un commentaire sur “A propos de LFI : une contribution de Gérard Callisthène”

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