Réseau Bastille editorial,editorial-archive En attendant le 7 mars, par Charles Jérémie et Michel Lanson

En attendant le 7 mars, par Charles Jérémie et Michel Lanson

Pour la première fois depuis des lustres, les directions syndicales unies impulsent une résistance de masse des salariés, pour le retrait de la loi sur les retraites. C’est un événement de première importance.

Dans la France entière, la mobilisation de la population s’affirme, se renforce de rendez-vous en rendez-vous. Les salariés n’acceptent pas les 64 ans et Macron ne veut rien lâcher.

L’affrontement semble inévitable entre le monde du travail et celui de la finance.

L’unité se traduit par un renouveau de la confiance dans les directions syndicales : le nier serait une imbécilité. Au contraire, il faut s’en féliciter. Pour l’heure, la base et les sommets sont sur la même longueur d’onde : Retrait. Mieux, la syndicalisation prospère à la CFDT, à la CGT… C’est inédit, depuis fort longtemps. Les travailleurs adhèrent à nouveau mais sur la base de la confrontation : Retrait.

Ce regain syndical oblige les directions.

Dans les moyennes et petites villes, les dégâts de dizaines d’années de libéralisme sont perçus, comme nulle part ailleurs. L’angoisse sociale est en train de muter en combativité. Les ronds-points retrouvent une fonction.

Grève, grève reconductible, grève générale, les mots d’ordre ne servent pas à grand-chose : le mouvement se nourrit de sa propre force dont il prend conscience jour après jour. Les directions syndicales ont fixé le prochain rendez-vous suffisamment loin pour préparer un événement d’ampleur ou/et permettre à Macron de négocier, de reculer. S’il ne recule pas, le 7 mars sera un jour qui prendra place dans les éphémérides de la lutte des classes.

Cette mobilisation peut l’emporter, infliger une défaite majeure à Macron le libéral. La jeunesse des entreprises, des facultés et des lycées commence à s’engager. Le 7 mars ce sera la reprise pour tous.

La rentrée commune, la reprise « tous ensemble » pour le retrait de la réforme des retraites doivent être un moment intense de lutte et un grand moment d’unité des travailleurs, des jeunes.

La séquence parlementaire doit rapidement être surmontée. Quand un groupe, LFI, alors que la mobilisation est forte et l’unité réelle s’oppose sur la « tactique » aux les syndicats c’est irresponsable. Faire du parlement un capharnaüm ne grandit pas ces députés petits bourgeois qui prétendent représenter le peuple. Au contraire. Sortir d’une séance en entonnant le chant des gilets jaunes est une injure faite à ces derniers. Surtout lorsque l’on se souvient de l’attitude « prudente » des « Indignés » à l’amorce du mouvement.

L’heure n’est pas à la surenchère partisane, l’heure est à la lutte unie, l’heure est à l’obtention du retrait de cette loi rejetée par l’immense majorité des citoyens.

La victoire est possible. La mesure d’âge peut être retirée.

Alors se poseront les questions de la stratégie, de l’organisation pour continuer la lutte efficace contre le néolibéralisme.

Charles Jérémie, Michel Lanson

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