International

L’opposition à Maduro condamne le blocus de Trump

18 décembre 2025 –

Le leader de l’Action démocratique et le Parti communiste vénézuélien ont répondu aux menaces du président américain et au blocus des pétroliers en s’engageant à défendre la souveraineté du pays.

Conférence de presse du PCV

Donald Trump a franchi cette semaine une nouvelle étape dans l’escalade de l’agression contre le Venezuela. Après trois mois et demi d’assassinats extrajudiciaires avec le bombardement de navires qui a déjà fait au moins 95 morts, sous prétexte de « lutte contre le narcoterrorisme », le président américain a accusé cette semaine le Venezuela d’avoir volé le pétrole de son pays. Trump ne fait référence à aucune mesure prise par l’actuel gouvernement de Nicolás Maduro, ni même à celles de son prédécesseur Hugo Chávez, mais à la nationalisation, en 1976, par le gouvernement de Carlos Andrés Pérez, du plus grand complexe pétrolier d’Amérique latine.

17 décembre 2025

Face au blocus décrété par Trump sur l’entrée et la sortie des pétroliers du Venezuela et aux menaces d’intervention militaire dans le pays pour mettre au pouvoir sa partisane Maria Corina Machado, le reste de l’opposition vénézuélienne s’est prononcé en faveur de la souveraineté du pays et contre les menaces de la Maison Blanche.

« Qui diable est Donald Trump pour acculer notre peuple et nous condamner à la plus grande famine de l’histoire, non seulement sur le sol vénézuélien, mais sur tout le continent américain ? », a demandé le secrétaire général de l’Action démocratique, Bernabé Gutiérrez, condamnant le blocus. Le député a également accusé Corina Machado d’être à l’origine du blocus des pétroliers et a mis Maduro au défi d’organiser une grande manifestation nationale contre la menace de Trump.

« L’article 12 de la Constitution vénézuélienne stipule clairement que les gisements de pétrole sur le territoire vénézuélien appartiennent à l’État vénézuélien. Toute allégation selon laquelle le Venezuela aurait volé du pétrole aux États-Unis est tout simplement infondée », a publié l’économiste Francisco Rodriguez, qui a participé à la campagne du candidat de l’opposition Henri Falcón en 2018 et est l’auteur du livre « L’effondrement du Venezuela ». L’économiste rappelle également que la dernière fois que les États-Unis sont intervenus pour renverser une nationalisation du pétrole, c’était en 1953, lorsqu’ils ont aidé à renverser Mossadegh pour mettre le Shah au pouvoir. « Ce qui a suivi n’était pas la démocratie, mais l’autoritarisme, puis une révolution fondamentaliste radicale », ajoute-t-il.

Le bloc parlementaire Alianza Democrática, qui comprend des partis tels que Acción Democrática et Copei, a également répudié « énergiquement la stratégie de sécurité nationale des États-Unis, ainsi que la recherche continue de mécanismes d’intervention contre notre pays ». Le manifeste intitulé « L’alliance démocratique renouvelle son engagement envers le Venezuela » appelle le gouvernement Maduro à accorder des grâces « permettant la libération immédiate de tout prisonnier politique ». L’alliance affirme que les problèmes du pays doivent être résolus en interne et que « la défense de la souveraineté est la défense de nos libertés en tant que pays ».

Les communistes condamnent la « manœuvre impérialiste de recolonisation » et dénoncent les arrestations arbitraires d’activistes

Dans un communiqué, le Parti communiste vénézuélien affirme que l’ordre de blocage des pétroliers « constitue une violation flagrante et manifeste du droit international, aggrave délibérément la crise politique, économique et sociale déjà profonde dont souffre le peuple vénézuélien et réaffirme le caractère criminel des mesures coercitives unilatérales ». En outre, il rappelle que ces agressions extérieures « ont été utilisées par le gouvernement de Nicolás Maduro comme excuse pour imposer une politique anti-ouvrière et anti-populaire, faisant peser le poids de la crise sur les majorités ».

Quant à la revendication de Donald Trump concernant le pétrole, les terres et les actifs vénézuéliens, le PCV y voit un nouveau corollaire de la doctrine Monroe qui met en péril la souveraineté des peuples de la région, condamnant « la manœuvre impérialiste de recolonisation menée par le gouvernement américain », l’« acte de piraterie internationale » que constitue la saisie de pétroliers transportant du pétrole brut du pays et les menaces de voler les richesses du Venezuela.

9 décembre 2025

Mardi, le porte-parole du PCV, Pedro Eusse, a également dénoncé la poursuite des détentions arbitraires, comme celle de l’activiste des droits humains Nicmer Evens samedi dernier ou celle de dirigeants syndicaux tels que José Elias Torres, de la Confédération des travailleurs du Venezuela, William Lizardo, président de FetraConstrucción, et Arnoldo Méndez, du secteur de la santé.

« Ces camarades ont été arrêtés fin novembre et, à ce jour, on ignore où ils se trouvent, dans quel état de santé ils sont, dans quelles conditions ils se trouvent et on leur a refusé le droit à la défense. Il s’agit d’une situation récurrente, désormais normalisée par le gouvernement autoritaire de Nicolás Maduro, qui doit être condamnée par le peuple vénézuélien », a déclaré le leader du PCV.

‘Esquerda.net.