par Dan La Botz
L’assassinat de Charlie Kirk, le leader âgé de 31 ans de l’organisation de jeunesse d’extrême droite Turning Point USA, a intensifié la polarisation politique aux États-Unis et a conduit le mouvement Make America Great Again (MAGA) de Trump à appeler à l’élimination de la gauche de la vie politique américaine.
Kirk a été assassiné d’un seul coup de fusil alors qu’il prononçait un discours à l’université Utah Valley à Orem, dans l’Utah. Deux jours plus tard, Tyler Robinson, un étudiant de 22 ans, s’est rendu à la police et a été inculpé pour ce meurtre.
À la suite du meurtre de Kirk, le président Donald Trump a déclaré dans un discours national : « Depuis des années, les radicaux de gauche comparent des Américains merveilleux comme Charlie aux nazis et aux pires meurtriers et criminels du monde. Ce genre de rhétorique est directement responsable du terrorisme que nous voyons aujourd’hui dans notre pays, et il doit cesser immédiatement. » Laura Loomer, qui influence Trump, a écrit : « Nous devons faire taire ces militant·es de gauche lunatiques. Une fois pour toutes. La gauche est une menace pour la sécurité nationale. »
Kirk était un fervent partisan et ami du président Donald Trump, qui considérait son organisation Turning Point USA comme le groupe de jeunes du mouvement MAGA. En 2024, le groupe a mobilisé les jeunes pour qu’elles et ils votent pour Trump, l’aidant ainsi à remporter l’élection présidentielle.
Kirk était un nationaliste chrétien blanc qui suggérait régulièrement que les Noirs, en particulier les femmes noires, étaient intellectuellement inférieur·es. Il affirmait que les Juifs/Juives étaient responsables du Grand Remplacement des Américain·nes blanc·hes par des personnes de couleur. Il disait que les femmes devaient rejeter le féminisme et se soumettre à leurs maris. Il pensait que les personnes LGBT violaient la loi biblique de Dieu. Tout en se présentant comme un défenseur de la liberté d’expression, Kirk, à la tête de Turning Point USA, tenait une « liste noire des professeur·es » visant à chasser les professeur·es progressistes du monde universitaire. Il affirmait que les musulmans tueraient tous les Juifs/Juives de la planète. Il affirmait que la Palestine n’existait pas et que les informations faisant état de la famine des enfants à Gaza étaient des fausses nouvelles. Il rejetait le changement climatique, affirmant à tort qu’il n’y avait pas de consensus scientifique sur ses causes.
Tyler Robinson a grandi dans une famille chrétienne républicaine de l’Utah. C’était un excellent élève, amateur de jeux vidéo, qui s’était intéressé à la politique, mais qui n’était apparemment membre d’aucune organisation. Il aurait avoué le meurtre, mais si c’est bien lui le meurtrier, nous ne savons pas pourquoi il a tué Kirk.
Mais nous avons quelques indices. Certaines cartouches non tirées trouvées près du fusil utilisé pour la fusillade avaient été gravées : l’une disait « Hey fasciste ! Attrape ça ». Une autre disait « Bella ciao », les paroles d’une chanson de la résistance antifasciste italienne pendant la Seconde Guerre mondiale. Peut-être Robinson était-il devenu un antifasciste qui voulait tuer le principal organisateur de la jeunesse d’un mouvement fasciste américain. Si tel est le cas, nous pensons qu’il a commis une terrible erreur.
Nous, socialistes, avons toujours rejeté les actes de terrorisme individuels, tels que les assassinats. Premièrement, les grandes organisations ou les mouvements sociaux ne sont pas susceptibles de changer de direction ou d’être arrêtés par le meurtre d’une seule personne. Au contraire, le meurtre d’un leader charismatique et populaire comme Kirk pourrait créer un martyr autour duquel les gens s’organiseraient.
Deuxièmement, les assassinats conduisent à la répression, comme nous le voyons actuellement, les agitateurs de droite, les politiciens et le gouvernement profitant du meurtre pour appeler à une purge des militant·es de la gauche en Amérique.
Nous, à gauche, ainsi que les progressistes et les libéraux, sommes en danger. Même avant le meurtre de Kirk, Trump envoyait des troupes dans les villes américaines. Plusieurs personnalités de droite sur les réseaux sociaux appellent désormais à la guerre civile. Les dirigeants de groupes armés et violents tels que les Oath Keepers et les Proud Boys ont appelé leurs membres à se mobiliser. Nous devrons être vigilant·es et nous organiser pour défendre nos organisations et nos droits, tout en continuant à nous opposer à Trump, aux républicains et à l’extrême droite.
Dan La Botz, 14 septembre 2025
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Traduit par DE pour Entre les lignes Entre les mots