Depuis longtemps des camarades révolutionnaires, progressistes ou tout simplement de gauche s’interrogent sur l’action nationale et locale de LFI et sur les déclarations de son dirigeant . Au moment où une vague brune s’annonce en France et dans le monde que l’unité la plus large des démocrates est nécessaire, quel est le rôle de LFI? Les dernières déclarations de Mélenchon et de certains de ses députés qui reprennent littéralement les mensonges du Kremlin sur l’interdiction en Ukraine des syndicats et partis d’opposition, par exemple, nous ont décidé à ouvrir nos colonnes aux camarades engagés dans la lutte contre la politique sociale du gouvernement Bayrou, pour la construction d’un front unique porteur d’avenir en France et contre tous les impérialismes dont l’impérialisme russe qui continue son agression criminelle contre l’Ukraine. Dans cette rubrique ouverte, il sera mis en discussion la politique et la nature de LFI, son rôle dans le contexte politique actuel. ML
Réaction à la déclaration de Mélenchon sur l’Ukraine.
Salut à tous et toutes
Je réagis à cette déclaration de Mélenchon qui est clairement pro-poutine et qui justifie en fait l’agression des russes en Ukraine. il ment comme un arracheur de dents et ment par omission car jamais il ne parle du surarmement russe, ni de l’absence totale de libertés politiques en Russie, ni du mandat indéfini de Poutine par des modifications successives de la constitution russe, ; il ne voit pas la sinistre propagande et l’embrigadement de la jeunesse dès l’école maternelle ! Le seul autocrate qu’il voit au service de l’OTAN , c’est… Zelensky, élu démocratiquement avec aussi une majorité aux élections législatives où ont pu se présenter des partis pro-russes et toutes les nuances de l’extrême droite ( qui ont fait moins de 5 %). Peut-être que Mélenchon considère comme démocratiques les élections en Russie avec la même démocratie qu’il applique dans son organisation !!!
Trève de plaisanterie : un leader dit de gauche qui soutient les dictateurs néo staliniens ( Poutine réhabilite Staline, le Venezuela et le Nicaragua soutiennent Poutine et sont des dictatures ….de gauche ! LFI refuse de demander la libération de Boualem Sansal ( pour ne pas faire preuve d’algérophobie…). Ça ressemble quand même à des leaders populistes, qui sont passés de la gauche à l’extrême droite comme le leader du parti 5 étoiles en Italie Beppe Grillo ou à la fin des années 30 de leader populistes de gauche qui ont changé de camp !!!
En quoi ce camarade ( comme le chantait Ferrat) est-il encore de gauche ?
Quel serait la position d’un gouvernement de gauche si l’unité triomphait, sur les questions internationales ?
Pour moi – et je l’ai écrit dès 20 22- la question ukrainienne clivera pour LONGTEMPS la gauche comme la répression de la révolte de Budapest en 1956 ou la répression du printemps de Prague en août 1968 ont clivé la gauche. Je me demande ce que j’ai en commun avec des gens capables de dire de telles monstruosités et qui mentent avec un oeil borgne sur les questions internationales.
La différence entre eux et nous c’est que nous, nous soutenons et la résistance du peuple palestinien contre l’agression du gouvernement d’extrême droite israélien à Gaza et son impérialisme colonisateur, tout en dénonçant les massacres antisémites du 7 octobre et la ligne islamiste du Hamas, et que nous soutenons AUSSi la lutte de résistance du peuple ukrainien contre l’agression du gouvernement russe néo-stalinien et néofasciste de Poutine tout en restant critique sur certains actes du gouvernement Zelinsky. L’Ukraine reste néanmoins une démocratie – limitée- dans un pays en guerre. Un pays où ceux qui manifestent ne vont pas en prison bien que ce soit la loi martiale.
Pardonnez moi de cette indignation, mais c’est un débat qui nous concerne, nous, militant-e-s de gauche.
Comme l’écrivait Victor Serge « Il est minuit dans le siècle » entre la montée inexorable de l’extrême droite populiste et xénophobe en Europe et aux Amériques, et le retour de courants staliniens qui justifient les pires dictatures pourvu qu’elles soient anti-occidentales.
Je ne vois pas vraiment avec optimisme les 10 prochaines années. Il y a peu d’espoirs pour une gauche radicale humaniste.
Gilbert Dumas
Déclaration du Monde du 22/8/25
Le Monde est empêché d’assister aux universités d’été de La France insoumise (LFI), du 21 au 24 août à Châteauneuf-sur-Isère (Drôme), près de Valence, en raison du refus par la direction de ce mouvement d’accréditer notre journaliste, Olivier Pérou, chargé, avec Sandrine Cassini, du suivi des partis de gauche dont LFI. Nous élevons la plus vive protestation contre cette entrave caractérisée à la liberté de la presse et à l’accès à l’information. Aucune formation, quel que soit son bord politique, n’avait jusqu’à présent prononcé une telle mesure d’éviction contre un de nos journalistes à l’occasion d’un événement de ce type.La direction de LFI explique cette mesure par le fait qu’Olivier Pérou est cosignataire d’un livre publié récemment (La Meute. Enquête sur La France insoumise de Jean-Luc Mélenchon, Flammarion, 352 pages, 22 euros) qui lui a fortement déplu. Nous apportons notre soutien à notre journaliste, nous avons toute confiance dans le sérieux et le professionnalisme d’Oliver Pérou et de Sandrine Cassini, qui continueront à couvrir les partis de gauche, dont LFI. Nous ne transigerons pas sur notre liberté de choisir nos journalistes pour couvrir rubriques ou événements, qui fait partie intégrante de notre indépendance éditoriale.
Liberté d’informer : l’inacceptable tri de LFI
Refuser l’accès d’un journaliste à un événement visant à éclairer le débat politique est contraire à nos libertés fondamentales démocratiques.
La liberté d’informer n’est ni un délit ni une faveur. Le journal Le Monde, par la voix de son directeur Jérôme Fenoglio, a fait savoir, jeudi 21 août dans la soirée, que le journaliste qui avait été missionné pour suivre les universités d’été de La France insoumise (LFI) s’était vu refuser son accréditation à cet événement public, organisé du 21 au 24 août à Châteauneuf-sur-Isère (Drôme). Motif ? Le journaliste en question, Olivier Pérou, serait persona non grata en tant que coauteur d’un livre, La Meute, consacré au fonctionnement interne du parti de Jean-Luc Mélenchon. Publié en mai 2025, cet ouvrage, coécrit avec la journaliste de Libération Charlotte Belaïch, a fait l’objet d’une recension dans Mediapart.
Dans une réaction transmise à l’AFP par leur service de presse, les dirigeants de LFI justifient leur refus par le fait que « les principes qui régissent la liberté d’information sont assortis de règles déontologiques (respect du contradictoire, protection de la vie privée, rigueur, sources multiples) ». Selon eux, ce journaliste aurait « lourdement diffamé » et aurait « inventé de fausses informations »sur la vie interne du mouvement. Aussi inviteraient-ils le quotidien du soir à choisir un autre journaliste. « La rédaction du Monde est tout à fait la bienvenue pour couvrir cet événement », ajoutent-ils sans rire.
Diffamation ? Fake news ? Les accusations sont lourdes. Et relèvent du judiciaire. Les journalistes ne sont pas au-dessus des lois. Pourtant, aucune plainte n’a, à ce stade, été déposée devant la justice. Et quand bien même : bannir un journaliste d’un événement, c’est une censure (préalable en l’occurrence), c’est l’empêcher d’accéder à des sources et de faire son travail librement.
La liberté d’informer n’est pas négociable. Elle est un droit fondamental, qui permet, avec les autres contre-pouvoirs constitutifs d’une démocratie digne de ce nom (et notamment la justice), de garantir aux citoyen·nes le droit de savoir ce que font, disent, prévoient et, éventuellement, cachent ceux et celles qui les gouvernent, mais aussi ceux et celles qui prétendent vouloir les gouverner.
La liberté d’informer n’est pas un privilège que l’on accorde à tel ou tel, en fonction de sa carte de visite. Prétendre cibler un·e journaliste en particulier et non le média pour lequel il travaille, comme le suggère LFI dans sa réaction, est un leurre : la décision de choisir qui couvre quoi revient, pour d’évidentes raisons d’indépendance, à la direction éditoriale du média concerné. Et en aucun cas aux secteurs sur lesquels le ou la journaliste a été chargé·e d’enquêter, qu’il s’agisse d’un parti, d’une entreprise ou d’un ministère. Les médias – ou leurs reporters, cela revient au même – ne peuvent être exclus au motif qu’ils risquent de porter atteinte à tels ou tels intérêts. Ils ne sont au service de personne, si ce n’est des citoyen·nes.
Les universités d’été d’un mouvement politique ne sont pas une soirée privée. Dans un pays démocratique, elles s’inscrivent dans une agora qui suppose une information fiable et pluraliste. D’autant plus quand elles visent à préparer l’éventuelle sanction d’un premier ministre, ainsi que des élections municipales (en 2026) et l’élection présidentielle (en 2027).
Les entraves à la liberté de la presse venues de partis d’extrême droite, en l’occurrence du Front national et du Rassemblement national, sont récurrentes. Nous avons eu l’occasion de les dénoncer à maintes reprises, certain·es des journalistes de Mediapart en ayant fait les frais (qu’elles concernent des interdictions d’accès comme ici et là ou des menaces physiques). De la part de formations politiques supposées attachées aux libertés publiques, a fortiori lorsqu’elles prétendent comme LFI démocratiser la République, elles sont plus stupéfiantes encore, surtout quand elles sont le fruit d’un long processus de mise au ban, comme le documente Libération, et quand elles s’inscrivent dans une relation conflictuelle assumée avec une profession qualifiée en bloc de « parti médiatique ».
Au moment où Donald Trump refuse d’accréditer des journalistes à la Maison-Blanche, les attaques, d’où qu’elles viennent, doivent cesser, sous peine de fragiliser notre espace vital démocratique.
Carine Fouteau
Journaliste, présidente et directrice de la publication de Mediapart
https://blogs.mediapart.fr/carine-fouteau/blog/220825/liberte-d-informer-l-inacceptable-tri-de-lfi
Editions SYLLEPSE
« Nous, Éditions Syllepse, maison d’édition présente sur le site des Amfis 2025, déplorons que le journaliste Olivier Pérou ne puisse pas couvrir l’université d’été de LFI. Nous condamnons ces dérives inquiétantes et appelons les partis politiques à respecter les fondamentaux de vie démocratique dont ils sont les piliers. »
23 août 2025
Carton plein.
Nous, sociétés de journalistes, exigeons que notre confrère Olivier Pérou puisse assister aux universités d’été de LFI.
Nous condamnons ces dérives inquiétantes et appelons les partis politiques à respecter les fondamentaux de la vie démocratique, dont ils sont l’un des piliers.
Les sociétés des journalistes, les sociétés des rédacteurs et les sociétés de personnels de : Arrêt sur images, Arte, BFM Business, Blast, Capital, Challenges, Franceinfo numérique, France Info TV, France 24, France Télévisions rédaction nationale, La Vie, LCI, Le Parisien, L’Equipe, L’Express, Le Monde, Le Nouvel Obs, Les Echos, L’Humanité, L’Informé, Libération, Mediapart, M6, Premières Lignes TV, Public Sénat, Radio France, RFI, RMC, Télérama