Almodóvar, Viggo Mortensen, Susan Sarandon et plus de 300 autres noms appellent le cinéma à ne pas être « indifférent à l’horreur » à Gaza
Des personnalités du cinéma international profitent du début du Festival de Cannes pour appeler à la mobilisation face aux attaques de l’armée israélienne contre la population de Gaza : « Nous avons honte de tant de passivité ».
Plus de 380 grands noms du cinéma international ont signé une lettre demandant « pourquoi le cinéma, terreau d’œuvres socialement engagées, semble si indifférent à l’horreur de la réalité et à l’oppression » de la population palestinienne. « En tant qu’artistes et acteurs et actrices culturelles, nous ne pouvons rester silencieux alors qu’un génocide se déroule à Gaza », affirment des noms tels que Pedro Almodóvar, Susan Sarandon, Richard Gere, Mark Ruffalo, Viggo Mortensen et Javier Bardem, entre autres.
En ce jour d’ouverture du Festival de Cannes, l’événement cinématographique le plus important d’Europe, cinéastes, actrices, acteurs et scénaristes s’interrogent : « A quoi servent nos métiers si ce n’est à tirer des leçons de l’histoire, à faire des films engagés, si nous ne sommes pas là pour protéger les voix opprimées ? Pourquoi ce silence ?
Les signataires commencent leur mémoire en mettant l’accent sur Fatma Hassona, la photojournaliste palestinienne de 25 ans tuée par l’armée israélienne le 16 avril 2025. Fatma Hassona est décédée un jour après l’annonce que Put Your Soul on Your Hand and Walk, le film Sepideh Farsi dans lequel elle joue, avait été sélectionné dans la section ACID du Festival de Cannes. Elle devait également se marier quelques jours plus tard. Dix membres de sa famille, dont sa sœur enceinte, ont été tué·es lors de la même frappe aérienne israélienne sur sa maison dans le nord de Gaza.
Lorsqu’elle a appris la nouvelle, Sepideh Farsi a déclaré que « ce n’était pas seulement une atteinte à la vie, mais aussi à la mémoire, à l’art et au droit de chacun de raconter sa propre histoire ». Depuis le 7 octobre 2023, les journalistes n’ont plus le droit d’entrer dans la bande de Gaza, c’est pourquoi Sepideh Farsi a appelé Hassona ses « yeux là-bas ».
Ce blocus de l’information est également souligné dans le manifeste. « L’armée israélienne attaque la population civile. Plus de 200 journalistes ont été délibérément tué·es. Des écrivain·es, des cinéastes et des artistes sont brutalement assassiné·es ». Elles et ils rappellent également l’attaque de colons et la détention par l’armée israélienne du cinéaste palestinien Hamdan Ballal, coréalisateur du documentaire No Other Land, récompensé par un Oscar.
Le soutien insuffisant de la Hollywood Film Academy a fait réagir certain·es de ses membres, qui ont signé une lettre, comme le font aujourd’hui ces professionnel·les avant l’ouverture du festival français. « Nous avons honte d’une telle passivité », déclarent des acteurs et actrices, outre celles et ceux qui ont été cités, tels que Juan Diego Botto, Ralph Fiennes, Carlos Bardem, María de Medeiros, Susi Sánchez, Luis Tosar, Cynthia Nixon, Rebecca Hall, Cecilia Roth, Pedro Alonso, Julie Delpy, Liam Cunningham, Brian Cox, Xavier Dolan, Éric Cantona, Nahuel Pérez Biscayart, Rebecca Hall, Julie Christie et Carice van Houten.
Parmi les autres cinéastes figurent Alfonso Cuarón, Costa-Gavras, Mike Leigh, Yórgos Lánthimos, Laura Poitras, Jonathan Glazer, Ruben Östlund, Paolo Sorrentino, David Cronenberg, Sergio Castellitto, Isabel Coixet, Lucrecia Martel, Jose Luis Guerín et Víctor Erice.
« L’extrême droite, le fascisme, le colonialisme, les mouvements anti-trans et anti-LGBTQIA+, sexistes, racistes, islamophobes et antisémites mènent leur bataille sur le champ de bataille des idées, en s’attaquant à l’industrie de l’édition, au cinéma et aux universités, et c’est pourquoi nous avons le devoir de riposter. Ne laissons pas notre art se faire le complice du pire », ajoutent-iels.
La lettre se termine par un vibrant appel à l’action : « Levons-nous. Nommons la réalité. Osons collectivement la regarder avec la précision de nos cœurs sensibles, afin qu’elle ne puisse plus être réduite au silence ou dissimulée. Refusons la propagande qui colonise sans cesse notre imaginaire et nous fait perdre notre humanité. Pour Fatem, pour tous ceux et toutes celles qui meurent dans l’indifférence ».
Et de conclure : « Le cinéma a le devoir de transmettre ses messages, de refléter nos sociétés. Agissons avant qu’il ne soit trop tard ».
Voir l’ensemble des signataires sur le site :
https://www.eldiario.es/cultura/cine/almodovar-viggo-mortensen-susan-sarandon-300-nombres-piden-cine-no-sea-indiferente-horror-gaza_1_12291562.html
Traduit avec DeepL.com (version gratuite)