Médias, Politique et Social

France : comment les médias ont normalisé l’extrême droite

En France, l’extrême droite avance sur deux fronts : alors que le parti de Marine Le Pen connaît une forte progression dans les urnes, l’idéologie ultra-conservatrice est largement promue par un empire médiatique détenu par le milliardaire réactionnaire Vincent Bolloré. Comment en sommes nous arrivés là ? Quel rôle les médias et les politiciens ont-ils joué dans cette ascension ?

Publié le 27 mai 2025 sur Voxeurop.eu

chen france voxeurop Stelllina Chen | Cartoon Movement

À mon arrivée en France en 2006, l’extrême droite n’occupait aucun siège à l’Assemblée nationale, et ce malgré le succès électoral quatre ans plus tôt de Jean-Marie Le Pen, le fondateur du Front national, qui s’était hissé au deuxième tour des présidentielles.

Depuis, le paysage politique a bien changé. L’alliance d’extrême droite, menée par le Rassemblement national, a obtenu plus de dix millions de voix aux législatives de juillet 2024. À titre comparatif, le Nouveau Front populaire (gauche) n’a rassemblé que sept millions de voix, décrochant 182 sièges, contre 143 pour le RN.

Une des raisons d’un tel succès réside dans la politique dite de dédiabolisation de Marine Le Pen, la fille du fondateur et cheffe du parti depuis 2011. Cette stratégie consiste en une communication politique visant à ne pas faire apparaître l’extrême droite comme si extrême, en s’appuyant par exemple sur une prise de distance par rapport à l’antisémitisme et au racisme paternel ou sur la promotion d’une image “moderne” du parti.

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Cette stratégie a permis à Le Pen de remporter plus de 40 % des voix aux élections présidentielles de 2022, accroissant l’influence du RN à l’Assemblée, et d’obtenir près d’un tiers des voix aux élections européennes de juin 2024. Cette normalisation a aussi garanti à l’extrême droite une présence grandissante dans les médias – accentuant davantage sa visibilité et son acceptation par l’opinion populaire.

Les médias comme instrument de normalisation

La visibilité croissante de l’extrême droite est un des changements les plus significatifs du paysage médiatique français ces dernières années. Autrefois, les médias n’accordaient – pour la plupart – pas la parole directement aux représentants de l’extrême droite. Ceux-ci n’étaient ni interviewés, ni invités aux débats télévisés.

Il ne s’agissait pas d’une règle écrite, ni d’une déontologie commune, comme c’est le cas en Wallonie. Dans cette région francophone du sud de la Belgique, un “cordon sanitaire” médiatique dressé dans les années 90 empêche les partis ou représentants d’extrême droite de disposer d’un temps de parole libre en direct à la télévision ou à la radio.

D’autres pays, comme l’Italie, n’ont jamais érigé de barrières similaires : la droite fasciste, post-fasciste et néofasciste a toujours trouvé sa place dans les médias publics.

À la suite de la Seconde Guerre mondiale est née une volonté de “se préserver du retour de l’extrême droite médiatique”, explique Alexis Lévrier, historien spécialiste de la presse et des médias et auteur de Jupiter et Mercure. Le pouvoir présidentiel face à la presse (Les petits matin, 2021). “Ce qu’avait représenté cette extrême droite et ce à quoi elle nous avait conduits étaient encore frais dans tous les esprits. La collaboration intellectuelle en France avait été poussée très loin. Et par conséquent, on a essayé de ne pas reproduire les mêmes erreurs”.

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Si la situation est différente aujourd’hui, il n’en reste pas moins que plusieurs organes d’information français ne donnent pas directement la parole à l’extrême droite et ne traitent pas le RN comme un “parti comme les autres”.

Le paysage médiatique général a beaucoup changé : quelques puissants groupes éditoriaux contrôlent une grande partie du marché. Si la normalisation souhaitée par Marine Le Pen a si bien fonctionné, c’est aussi grâce à eux. À la télévision notamment, les représentants du RN, mais aussi les commentateurs d’extrême droite et les partisans des thèses souverainistes et xénophobes, sont des habitués des talk-shows et des débats.

Plusieurs études cartographient la concentration des médias en France. Libération résume la situation : en février 2022, onze milliardaires cumulaient 81 % des quotidiens nationaux, 95 % des hebdomadaires généralistes, 47 % des audiences radio et 57 % des audiences télévisuelles. Parmi ces milliardaires qui dominent le marché de l’information, un en particulier ressort : Vincent Bolloré. Avec un patrimoine total estimé à environ dix milliards d’euros, Bolloré détient le groupe du même nom, particulièrement actif dans les secteurs du sport, de la communication et des transports. L’entrepreneur investit dans les médias depuis le début des années 2000. Il est à la tête du groupe Canal+ (C8Canal+CNewsCStar), de maisons d’édition (le groupe Lagardère figure au top trois des plus gros éditeurs de livres sur les marchés généraliste et éducatif), de stations de radio (Europe 1 et RFM), de journaux papier (Télé-LoisirsGeoVoiciFemme actuelleCapital et Le Journal du dimanche), une entreprise de communication d’entreprise et de publicité (Havas), ainsi qu’une de distribution de presse (Relay).


“C’est la même extrême droite que celle qu’on a connue entre l’affaire Dreyfus et la collaboration. Elle s’est inventé un nouveau bouc émissaire, ce n’est plus le juif, c’est le musulman, c’est l’étranger, mais c’est le même vocabulaire, c’est le même imaginaire” – Alexis Lévrier, historien de la presse et des médias


Tous les médias contrôlés par Bolloré partagent un point commun : la présence systématique de commentateurs, de journalistes et d’invités appartenant à un univers ultraconservateur. Ces plateformes adeptes du sensationnalisme transforment également l’information en spectacle, d’une manière encore plus marquée que Silvio Berlusconi en Italie dans les années 90, pourtant précurseur en la matière.

Plusieurs journalistes d’investigation et experts relatent la manière dont les médias appartenant au milliardaire poussent à une grande alliance entre le RN et le reste de la droite. Bolloré lui-même ne cache pas son soutien à la création d’une droite ultra conservatrice plus large. 

Après la dissolution de l’Assemblée nationale par Emmanuel Macron en juin 2024 à la suite des élections européennes, par exemple, le chef du parti Les Républicains (LR, droite), Eric Ciotti, a rencontré Bolloré afin de lui partager sa stratégie électorale pour les législatives anticipées. Tout de suite après, Ciotti a annoncé une alliance avec le RN, fracturant son propre parti au passage.

Si l’on regarde dans le détail, explique Lévrier, les médias de Bolloré ne sont pourtant pas toujours rentables. “Bolloré fait le pari d’être rentable à l’échelle du groupe entier”, explique Lévrier.

“Et évidemment, pour défendre des idées, pour défendre une idéologie, c’est un outil très efficace. Et on voit bien que la démocratie française n’était pas prête à ça”. L’historien défend que la loi régissant les médias en France – en place depuis 1986 – est dépassée. “La seule limite à l’expansion du groupe Bolloré est venue de l’Europe. Si cela n’avait tenu qu’aux réglementations françaises, il aurait pu posséder pratiquement toute l’édition”.

Néanmoins, en juillet 2024, l’Arcom (l’autorité qui régule les organismes de communication audiovisuelle et digitale) a révoqué la licence de Bolloré de deux canaux de la Télévision Numérique Terrestre (TNT) à partir de 2025. Cette décision se justifie en partie par les 44 pénalités (amendes, rappels à l’ordre, etc.) que ces deux chaînes ont accumulées en douze ans pour des motifs allant du non-respect du pluralisme de l’information à la diffusion d’insultes et de propos diffamatoires.

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Les médias libéraux classiques sont un peu tétanisés, […] ils ne sont pas armés pour résister face à l’offensive de gens qui ne jouent plus le même jeu qu’eux”, affirme Mathieu Molard, co-rédacteur en chef de StreetPress, un média en ligne spécialiste de l’extrême droite lancé en 2009. “Avant, c’était un jeu de business, on se battait pour des parts d’audience, tout en disant [que certains étaient plus de gauche ou de droite] mais dans un champ politique assez commun. Là, de nouveaux acteurs sont arrivés qui mettent au-dessus du business l’idéologie et l’idéologie radicale-conservatrice”. Pour lui, seuls deux types d’acteurs sont en mesure de répondre à cette offensive : le service public, au nom de ses valeurs et de sa mission, et les médias indépendants, car ils ne visent pas le profit.

Le combat est loin d’être équitable. Les chaînes comme C8 jouent un rôle prépondérant auprès des électeurs du RN, particulièrement en milieu rural. Pour Benoît Coquard, sociologue rural et auteur de Ceux qui restent. Faire sa vie dans des campagnes en déclin, ce genre de média “fait écho à des visions du monde déjà véhiculées dans les campagnes en déclin, mais les amplifie et les instrumentalise”. Par exemple, la rhétorique du “Nous d’abord”, utilisée par la droite dans le monde entier, appelle à “un état compétitif et conflictuel des relations interpersonnelles directement hérité de la désindustrialisation et du manque de travail”.

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Le sociologue explique que les gens ont l’impression de devoir “penser ‘nous d’abord’, dans le sens de famille et amis”. Cette attitude trouve un fort écho dans les médias pro-RN qui propagent la théorie du “grand remplacement” ou d’un “conflit civilisationnel”. “C’est aussi pour ça qu’un grand nombre d’activistes n’est pas nécessaire pour avoir un impact durable dans les zones reculées, où cette pensée et cette vision du monde sont moins contestées”, conclut Coquard.

La galaxie de l’extrême droite

Si on est passé d’une domination intellectuelle de la gauche dans l’après Seconde Guerre mondiale à une domination intellectuelle de l’extrême droite aujourd’hui, c’est parce que ces gens connaissent les médias, savent les utiliser, ont été formés à ça, et ont désormais des empires de presse pour défendre ces idées-là. Le paysage médiatique d’aujourd’hui est totalement déséquilibré et dominé par l’extrême droite”, affirme Alexis Lévrier.

Les idées de la droite radicale ne sont pas seulement véhiculées par des personnalités telles qu’Eric Zemmour, qui s’est fait connaître au début des années 2000 et a fondé en 2021 Reconquête, un parti aux positions islamophobes et anti-immigration. Aujourd’hui, le paysage médiatique français est peuplé de figures jeunes, souriantes et télégéniques comme Geoffroy Lejeune, Charlotte Dornelas et Eugénie Bastié, qui véhiculent une image rassurante d’une idéologie toujours identique, selon Lévrier. “C’est la même extrême droite que celle qu’on a connue entre l’affaire Dreyfus et la collaboration. Elle s’est inventé un nouveau bouc émissaire, ce n’est plus le juif, c’est le musulman, c’est l’étranger, mais c’est le même vocabulaire, c’est le même imaginaire”.


“Petit à petit, l’extrême droite a conquis les cerveaux de plein de manières différentes”. Les médias, eux, ont suivi le mouvement. “On ne peut plus traiter de la même manière un parti qui pèse 1 % et un parti qui pèse 30 %” – Mathieu Molard, StreetPress.


Ivan du Roy, journaliste et cofondateur en 2008 du média indépendant Basta!, constate qu’au cours des dernières décennies, de nombreux médias d’extrême droite ont vu le jour en France, à l’image de Causeur (2007) ou L’Incorrect (2017). D’autres titres plus anciens, comme Valeurs Actuelles, ont durci leur ligne éditoriale. Si cette évolution n’est pas uniquement imputable à Bolloré, les médias de son groupe ont joué un rôle de légitimation en invitant des représentants de la nouvelle galaxie d’extrême droite à s’exprimer en tant qu’éditorialistes. À travers eux, des thèmes tels que la théorie raciste et complotiste du “grand remplacement” ont commencé à faire leur apparition dans les studios de télévision. Ivan du Roy y voit un effet ping-pong qui, en poussant également les autres médias à traiter ces sujets, accorde ainsi une légitimité aux idées extrémistes et à leurs promoteurs.

Mathieu Molard, de StreetPress, constate : “Petit à petit, l’extrême droite a conquis les cerveaux de plein de manières différentesLes médias, eux, ont suivi le mouvement. “On ne peut plus traiter de la même manière un parti qui pèse 1 % et un parti qui pèse 30 %”, continue Molard. “Ils se sont [aussi] rendus compte que la façon de faire et les propos tenus par l’extrême droite étaient clivants, que ça faisait réagir et que ça faisait de l’audience”.

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La révolution numérique a joué un rôle certain. Comme l’explique à Voxeurop le journaliste Sylvain Bourmeau, fondateur et rédacteur en chef du périodique en ligne AOC : “Les modèles économiques des médias ont été fortement bousculés par la mutation numérique, et on a vu apparaître beaucoup de ‘gratuité’ qui est en réalité payée par la publicité. Cela a mené à ce qu’on a pu appeler ‘la course aux clics’. Pour susciter des clics, pour gagner des audiences, les médias se sont mis à se comporter d’une certaine manière, à traiter certains sujets plutôt que d’autres”. L’ascension des logiques de course à la nouveauté et de flux continu d’information a détruit ce “qui devrait être un des principes sacrés du journalisme, c’est-à-dire sa capacité à proposer en permanence une hiérarchie de l’information”.

La politique ambigüe de Macron

Emmanuel Macron, qui exerce actuellement son deuxième mandat de président de la République, porte une grande responsabilité dans le résultat électoral du RN : non seulement pour avoir choisi de dissoudre l’Assemblée avant terme, mais aussi pour avoir mis en œuvre une série de politiques qui semblent toutes appeler du pied l’extrême droite. Par exemple, la loi sur l’immigration, si restrictive qu’elle a conduit le Conseil constitutionnel à rejeter près des deux tiers de ses articles, a été revendiquée par Marine Le Pen comme une “victoire du Rassemblement national”.

Cover of Valeurs Actuelles, October 2019
Couverture de Valeurs Actuelles, octobre 2019

Macron “n’a jamais cessé d’essayer de séduire les médias d’extrême droite”, affirme Lévrier. Alors qu’il n’a accordé aucune interview au Monde – pourtant l’un des journaux les plus lus du pays – il s’est exprimé longuement dans Valeurs Actuelles en 2019. À l’époque, Le Monde notait que “le président [avait] choisi l’hebdomadaire ultraconservateur pour se confier longuement sur l’immigration et l’islam, imposant ainsi l’idée d’un duel inévitable avec l’extrême droite en 2022”.

Pour Lévrier, Macron marche dans les pas de l’ancien président socialiste François Mitterrand. En 1984, au nom du pluralisme, ce dernier avait insisté pour que Jean-Marie Le Pen soit invité au programme télévisé L’Heure de Vérité, dans l’espoir de diviser la droite à un moment où le Front national était encore électoralement insignifiant. Cependant, la presse française s’était jetée sur l’occasion de documenter Le Pen, provoquant ainsi la peopolisation (popularisation et médiatisation) de ce dernier et de sa famille.

Macron a quant à lui tenté de diviser artificiellement un grand centre d’un côté et les extrêmes de l’autre. En mettant sur le même plan le RN et La France Insoumise, le parti de gauche dirigé par Jean-Luc Mélenchon, le président a créé “une fausse équivalence entre les extrêmes” souvent amplifiée par les grands médias, comme l’écrit le Guardian.

 Les modèles économiques

Ce paysage politique déprimant contraste avec un panorama plus réconfortant. La France abrite divers médias indépendants, plus ou moins petits, spécialisés ou fortunés. Cette fertilité reflète la diversité et l’engagement d’une société civile composée d’associations, d’initiatives citoyennes, de participation, de débats et de revendications. Une culture politique et participative qui ne se reflète pas dans les structures politiques du pouvoir.

Aubervilliers, Avril 2025. | ©Francesca Barca
Aubervilliers, Avril 2025. | ©Francesca Barca

StreetPress et Basta! S’ancrent dans un riche écosystème de médias indépendants qui inclut, entre autres, Reporterre (sur l’écologie), La Déferlante (les féminismes), MarsActu (la ville de Marseille), Arrêt sur Images (analyse des médias), PolitisDiscloseAlternatives économiques ou encore Mediapart.

Depuis 2019, l’association à but non lucratif Fonds Pour une Presse Libre (FPL) soutient financièrement cette presse indépendante. Selon sa directrice Charlotte Clavreul, le FPL aide 110 médias à travers le pays, en priorité ceux dont le modèle économique repose sur le lectorat et la propriété des rédactions.

Le projet est né à l’initiative des fondateurs et du personnel de Mediapart, que Lévrier présente comme une référence internationale : “C’est un site qui est très rentable, qui fait un travail remarquable, qui a su se positionner sur l’investigation, qui n’a jamais été pris en défaut pour la qualité de ses enquêtes. C’est vraiment une réussite journalistique, éditoriale et commerciale”. Malheureusement, reconnaît l’historien, la crise structurelle que traverse la presse rend ce modèle “rarement possible”.

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La plupart des médias indépendants du pays vivent une situation financière fragile, dépendant des abonnements, des dons et des campagnes de financement pour assurer un équilibre précaire. Charlotte Clavreul ajoute que, beaucoup trop souvent, leur modèle économique est précaire et qu’ils “dépendent beaucoup des subventions publiques”. De plus, celles-ci ne suffisent souvent pas, d’autant plus qu’en France, “les trois quarts des subventions publiques sont perçues par les gros groupes de presse détenus par des milliardaires”.

Ils se heurtent aussi à la difficulté d’accéder aux emprunts bancaires nécessaires pour lancer des projets. Le FLP reste donc un soutien crucial. Les procédures judiciaires abusives contre les journalistes, qui peuvent rapidement prendre du temps et coûter cher, représentent une autre menace.

Un nouvel élan ?

Nonna Mayer, directrice de recherche au CNRS et spécialiste de l’extrême droite, explique à Libération : “Il ne faut pas surestimer l’emprise du RN et de ses idées. Si on recalcule ses résultats par rapport aux inscrits, seul, il recueille 29,2 % des suffrages au premier tour des législatives. C’est beaucoup, mais ça ne représente que 19 % des électeurs inscrits pouvant voter. Sans compter ceux qui ne votent pas parce qu’ils ne sont pas français ou parce que, français, ils ne sont pas inscrits”.

Pour Mayer, il faut prendre en compte l’écart entre la société – dans toute sa diversité, sa rencontre de mondes différents, sa mobilité – et l’électorat mobilisé, qui est plus âgé, aisé, homogène et conservateur. “Si on veut revitaliser la démocratie, il faudrait combler cet écart, par exemple donner le droit de vote aux étrangers au moins pour les élections locales – la majorité des Français est d’accord –, faciliter les démarches pour l’inscription sur les listes électorales, ou encore reconnecter les partis et la société civile”.

👉 Lire l’article original (en version longue) sur Green European Journal