Suivi du discours du maire de Chicago Brandon Johnson – 18 octobre 2025
Mardi 21 octobre 2025 / DE : DAN LA BOTZ Article repris de Presse toi à gauche (PTAG)
Des millions de personnes, dans 2 600 villes des 50 États américains, ont participé à la deuxième vague de manifestations « No Kings » contre le gouvernement de plus en plus autoritaire et inhumain du président Donald Trump.
21 octobre 2025 | Hebdo L’Anticapitaliste – 772
traduction Henri Wilno
J’étais l’un d’eux, marchant dans un cortège syndical à New York. Les organisateur·ices ont affirmé qu’au moins sept millions d’entre nous ont défilé et se sont rassemblé·es, ce qui en ferait la plus grande journée de manifestations de l’histoire des États-Unis.
Contre quoi protestions-nous ?
D’après les pancartes, les slogans et les commentaires des manifestantEs, les gens sont en colère contre les raids cruels et violents de l’ICE (Immigration and Customs Enforcement, la police de l’immigration et des frontières), contre l’envoi par Trump de la Garde nationale et d’unités militaires dans plusieurs villes, contre le licenciement de centaines de milliers de fonctionnaires fédéraux, contre les attaques visant les programmes de santé, d’éducation et de logement, contre la suppression de la liberté d’expression et de la liberté académique, et contre le racisme des politiques telles que les modifications apportées par Trump au programme d’accueil des réfugiéEs afin de favoriser les Blanc·hes.
Une mobilisation massive
No Kings est organisé par une coalition de 200 groupes, dont les plus importants sont des courants du Parti démocrate comme Indivisible et MoveOn, des ONG comme Public Citizen et l’American Civil Liberties Union, ainsi que le réseau militant 50501. Ce dernier a déclenché le vaste mouvement de résistance en appelant, il y a plusieurs mois, à 50 manifestations dans 50 États en une seule journée.
Trump, le vice-président J.D. Vance et d’autres républicains ont affirmé, de manière absurde, que les rassemblements et les marches étaient remplis de manifestantEs payéEs par George Soros, le milliardaire juif, philanthrope libéral et démocrate. Ils ont suggéré que les manifestations étaient organisées par « antifa », un surnom donné au vaste mouvement antifasciste, qu’ils qualifient d’organisation terroriste violente – bien qu’il n’existe aucune organisation de ce type.
Interrogée sur les manifestations, la porte-parole de Trump a déclaré : « Qui s’en soucie ? Le reste de l’Amérique regardera le football universitaire. » Mais le président n’a pas pu les ignorer et a publié une vidéo générée par intelligence artificielle le montrant en pilote de chasse coiffé d’une couronne, survolant les manifestations et déversant des excréments sur les manifestantEs – démontrant ainsi le mépris qu’il éprouve pour le peuple américain.
Un mouvement populaire et festif
Les gens portaient des banderoles et des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Pas de rois, pas de tyrans ». Partout, les manifestantEs scandaient « Pas de haine, pas de peur, les immigrantEs sont les bienvenu·es ici ». Les manifestations étaient pacifiques partout et, même si les manifestantEs étaient en colère, les rassemblements avaient souvent un caractère festif, célébrant le fait d’être ensemble dans la résistance et de lutter pour des valeurs progressistes.
Si les manifestations étaient sérieuses, certainEs ont également veillé à ce qu’elles soient joyeuses. Des participantEs, imitant les récentes manifestations de Portland, dans l’Oregon, se sont déguiséEs en animaux géants, comme ceux que l’on voit dans les fêtes d’enfants, pour montrer à quel point il était ridicule de prétendre qu’il s’agissait de manifestations violentes de terroristes.
Reprendre les symboles de la démocratie
Pendant des décennies, la gauche a rejeté le drapeau américain, le considérant comme un symbole du racisme national et des guerres menées par les États-Unis contre le Vietnam, l’Irak et l’Afghanistan. Mais aujourd’hui, de nombreux·ses manifestantEs brandissent le drapeau, revendiquant l’Amérique pour la démocratie et la justice sociale.
Un manifestant portait une pancarte sur laquelle on pouvait lire « Make America America Again » (Rendre à l’Amérique son identité américaine), accompagnée d’une liste de ce qu’il considérait comme les valeurs américaines : la liberté d’expression, la science, la liberté de la presse, l’État de droit, la démocratie, le pro-choice (le droit des femmes à choisir l’avortement), la procédure régulière et la diversité.
Pour aller plus loin
No Kings a été un succès, mais nous avons besoin d’un mouvement plus militant, avec des grèves et des manifestations perturbatrices, qui puissent vraiment contester les attaques agressives de Trump contre nos droits et notre bien-être.
Dan La Botz, membre de DSA (Democratic Socialists of America)
Traduit par Henri Wilno******
Discours du maire de Chicago, Brandon Johnson – 18 octobre 2025
Eh bien, êtes-vous prêts à défendre cette démocratie ?
Êtes-vous prêts à combattre le fascisme ?
Êtes-vous prêts à détruire l’autoritarisme, une fois pour toutes ?
Alors que le monde vous entende : pas de rois !
Pas de rois !
Écoutez : il y a, dans ce pays, des gens qui ont décidé — sur l’ordre de ce président — de déclarer la guerre à Chicago et aux villes américaines partout dans ce pays.
Ils ont clairement décidé qu’ils voulaient une revanche de la guerre de Sécession.
Mais nous sommes ici pour tenir bon, pour rester fermes et déterminés : nous ne plierons pas, nous ne nous inclinerons pas, nous ne nous cacherons pas, nous ne nous soumettrons pas à l’autoritarisme qui s’abat sur nous.
Je veux que ce soit parfaitement clair : la tentative de diviser et de conquérir cette nation ne réussira pas, car quand le peuple est uni, la justice triomphe toujours.
Donald Trump utilise ICE comme sa force d’occupation militarisée privée.
Les seules institutions plus financées qu’ICE sont l’armée américaine et l’armée chinoise.
Mais nous disons, et c’est clair : nous ne voulons pas de trouppes dans notre ville. Nous ne permettrons pas que nos villes soient occupées.
Voici maintenant le dernier point : nous devons être absolument clairs non seulement sur ce pour quoi nous nous battons, mais aussi sur ce que nous voulons abattre.
Donald Trump vient de transférer la plus grande concentration de richesse ascendante de l’histoire de ce pays entre les mains des ultra-riches et des grandes entreprises.
C’est un combat pour les travailleuses et travailleurs de ce pays et du monde entier, un combat contre les milliardaires et les intérêts des grandes entreprises.
Certains milliardaires et dirigeants d’entreprise veulent qu’on ait de la compassion pour eux, alors qu’ils viennent de recevoir les plus grandes baisses d’impôt de l’histoire, au détriment de la santé, du logement, de l’éducation, des transports et des bons emplois.
Alors voici ce que nous devons faire maintenant :
Si mes ancêtres, réduits en esclavage, ont pu mener la plus grande grève générale de l’histoire de ce pays — contre les ultra-riches et les grandes entreprises — nous pouvons faire la même chose aujourd’hui.
J’en appelle aux Noirs, aux Blancs, aux Latinos, aux Asiatiques, aux immigrants, aux personnes LGBTQ+ de ce pays : levez-vous pour résister, pour envoyer un message clair aux riches et aux grandes entreprises.
Nous allons les obliger à payer leur juste part d’impôts pour financer nos écoles, nos emplois, notre santé, nos transports.
La démocratie survivra grâce à cette génération.
Êtes-vous prêts à mener le combat devant les tribunaux et dans les rues ?
Dans les villes du monde entier, nous avons déclaré que nous défendrons notre démocratie, que nous défendrons notre humanité, que nous renverserons la tyrannie — et que nous le ferons ensemble.
Que Dieu vous bénisse toutes et tous.
Que Dieu bénisse la plus grande ville du monde.*****