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La stratégie de la peur et la passivité de l’Europe : comment les médias internationaux décrivent la situation en Serbie

Article de Masina du 19/8/25


De l’admiration pour le mouvement étudiant à la remise en cause des symboles nationalistes lors des manifestations de Vidovdan, telle est la manière dont les médias étrangers traitent de la situation en Serbie depuis le 1er novembre dernier. Cependant, à en juger par les derniers titres, l’autocrate Aleksandar Vučić commence à manquer de marge de manœuvre, le pays qu’il dirige s’enfonce dans un chaos croissant, et l’Europe doit accentuer la pression sur le régime de Belgrade.

Machine 19.08.2025.Manifestation à ValjevoManifestation à Valjevo ; Photo : Masina

Tantôt critique, tantôt bienveillant, selon la situation – tel a généralement été le traitement réservé au président par les médias étrangers. Cependant, la répression flagrante et le recours croissant à la force par les forces de l’ordre contre les citoyens ternissent de plus en plus l’image de Vučić à l’étranger.

Le réputé Financial Times estime qu’après plus d’une décennie au pouvoir, les dirigeants autoritaires expérimentés se trouvent presque toujours à la croisée des chemins : accroître la répression, renforcer leur cercle d’associés magnats et étouffer les vestiges des médias indépendants ou céder aux demandes de réformes de l’opposition.

Il est ajouté qu’après huit ans en tant que président de la Serbie, et avant cela en tant que Premier ministre, Vučić dirige toujours davantage une sorte de « démocratie contrôlée » qu’une autocratie à part entière.

Il affirme également que l’Europe doit accroître la pression sur le président Vučić pour qu’il soit plus responsable et organise des élections véritablement équitables, afin d’éviter un recul démocratique plus profond.

« S’ils ne le font pas et que la Serbie continue sur une voie autoritaire, ce ne sera pas seulement la faute de Vučić, mais aussi de ses partisans occidentaux qui regarderont ailleurs », écrit le respecté journal londonien.

Le journal français Le Monde a estimé hier qu’après neuf mois de protestations et de manifestations quasi continues, le gouvernement serbe n’a toujours pas réussi à enrayer le mouvement étudiant anti-corruption qui secoue le pays depuis l’effondrement d’un auvent de la gare rénovée de Novi Sad, deuxième ville de Serbie, en novembre 2024.

Au pouvoir depuis 2014, d’abord comme Premier ministre puis comme président, Aleksandar Vučić n’a jamais pris au sérieux les revendications des étudiants concernant l’instauration d’un système judiciaire fonctionnel et d’un État de droit. Il refuse également de satisfaire la demande d’élections législatives anticipées. Après des mois de dénigrement des manifestations totalement pacifiques, Vučić s’est lancé, mardi 12 août, dans une inquiétante stratégie d’intimidation, en déployant des casseurs et des hooligans connus pour leurs liens avec le puissant crime organisé serbe pour provoquer les manifestants, rapporte Le Monde.

Le journal français pointe également du doigt la passivité de l’Europe, affirmant que Vučić espère apparemment que ces violences discréditeront les étudiants serbes, notamment aux yeux de l’Union européenne et de ses dirigeants.

Selon la Deutsche Welle, le gouvernement serbe réprime les manifestations dans le pays avec une violence extrême. Le président Vučić montre ainsi son vrai visage, estime Zilke Hanne, journaliste au portail d’information Tagesschau.

« Ces derniers temps, le président serbe Aleksandar Vučić montre son vrai visage. La semaine dernière, il a envoyé des hommes masqués contre un mouvement de protestation jusqu’ici pacifique. Et tandis que les fidèles du parti attaquaient les manifestants à coups de poing et de feux d’artifice, la police est restée les bras croisés, sans rien faire. Des passages à tabac sous protection policière », rapporte le média allemand.

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Point d’ébullition

D’autre part, un autre média anglais réputé, The Guardian, a rapporté après les manifestations de vendredi que les manifestations antigouvernementales en Serbie s’étaient intensifiées, avec des rapports faisant état de brutalités policières et d’un usage excessif de la force.

« C’était le quatrième jour de troubles dans plusieurs villes du pays, dont Belgrade, où la police a tiré des gaz lacrymogènes sur les manifestants et tenté de séparer des groupes opposés. Des dizaines de personnes ont été blessées lors de violents affrontements, tandis que des centaines de citoyens ont été arrêtés au cours de la semaine écoulée. Neuf mois de manifestations anti-corruption et pro-démocratie, majoritairement pacifiques, ont atteint leur paroxysme », indique le texte.

Décrivant l’atmosphère après les manifestations de mercredi et jeudi dans les rues de plusieurs villes de Serbie, l’AP écrit que des affrontements ont éclaté pour le deuxième jour consécutif entre les manifestants anti-gouvernementaux serbes et les partisans du gouvernement sont entrainés dans une « escalade majeure » après plus de neuf mois de manifestations persistantes contre le président « autocratique » Aleksandar Vučić.

À la même période la semaine dernière, Reuters rapportait également que des partisans du SNS (pari de Vucic) à Novi Sad avaient lancé des fusées éclairantes et des pétards sur les manifestants, tandis qu’Al Jazeera rapportait que la police de Belgrade avait utilisé des gaz lacrymogènes. Bloomberg souligne que les manifestations qui durent depuis des mois en Serbie ont une fois de plus dégénéré en violences, les partisans de Vučić ayant affronté des manifestants à Belgrade, Novi Sad et Niš.

Traduction google adaptée ML

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