International, Politique et Social

La flottille vers Gaza, alors que les conséquences des manifestations de lundi se font sentir.

25 SEPTEMBRE 2025 ANDREA MARTINI 

par Fabrizio Burattini

Ce texte qui parle de la grande manifestation de lundi est bien sûr italien. En France, jamais depuis le début du conflit il n’a été possible d’organiser une grande manifestation unitaire contre la politique génocidaire de Netanyahu et en soutien aux palestiniens de Gaza. Au delà des grandes envolées de tribune, les rues de France sont restées quasiment vides. Il faudra un jour en parler… Meloni, oui Meloni, a envoyé deux frégates en protection de la flottille pour Gaza. La marine française est à quai mais Macron a parlé … ML

À présent, presque personne, à l’exception des partisans les plus exaltés de Netanyahu et de ses ministres néonazis, ne peut affirmer qu’il n’y a pas de génocide en cours à Gaza. Même en ce moment, le massacre se poursuit avec des centaines d’assassinats quotidiens, tandis que les citoyens et citoyennes de la bande de Gaza sont contraints d’abandonner leurs abris de fortune et que l’offensive sioniste continue de raser tous les murs encore debout à coups de bombes et de bulldozers.

L’extraordinaire manifestation de masse de lundi, dont l’ampleur a surpris tout le monde, à commencer par les syndicats de base méritants qui ont promu l’initiative (il suffit de penser que la notification à la préfecture de police de la capitale de la manifestation à Rome sur la Piazza dei Cinquecento prévoyait la participation d’« environ 8 000 » manifestants, soit moins d’un dixième de ceux qui sont réellement descendus dans la rue), a pesé de manière significative sur la scène politique ennuyeuse du pays.

De petites mais importantes fractures sont également apparues au sein du gouvernement Meloni. Le ministre de la Défense Guido Crosetto, après avoir appris la nouvelle du énième et très grave épisode d’intimidation à l’encontre d’au moins 11 des bateaux de la Global Sumud Flotilla, a décidé d’envoyer les frégates lance-missiles Fasan et Alpino à proximité des navires des activistes internationalistes, imitant ainsi le choix similaire du gouvernement socialiste espagnol, annoncé par le Premier ministre Pedro Sánchez en marge de l’assemblée en cours aux Nations unies.

Mais la présidente du Conseil Giorgia Meloni a immédiatement précisé, rectifié le tir et relativisé le choix d’envoyer les navires : « Que ce soit clair, nous n’allons pas forcer le blocus naval israélien devant Gaza et encore moins déclarer la guerre à Israël, n’exagérons pas » et, tout en qualifiant (dans sa grande bonté) les massacres commis par l’armée sioniste d’« excessifs », elle a continué à définir l’initiative de la Flottille comme « gratuite, dangereuse et irresponsable ».

À tel point que Crosetto, ce matin à la Chambre, a « conseillé » aux dirigeants de la Flottille d’« accepter la solution consistant à apporter l’aide à Chypre et à la confier à l’Église ».

Après l’échec retentissant de l’opération de propagande sioniste visant à privatiser l’aide humanitaire par le biais du gang de la Gaza Humanitarian Foundation, l’initiative de la Flottille met néanmoins Israël et tous ses partisans internationaux dans une situation très embarrassante. En effet, un représentant du gouvernement israélien, le ministre des Affaires étrangères Gideon Sa’ar, vient de déclarer : « Nous devons arrêter la Flottille, mais pas par la violence ».

Parallèlement, on tente de vider de son sens l’initiative de la Flottille. Voir l’opération que le ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani tente de mettre en place, en envisageant le transfert de l’aide humanitaire transportée par les bateaux des militants « aux autorités chypriotes, puis au patriarcat latin de Jérusalem et enfin en Israël, avec la garantie du gouvernement israélien de la faire parvenir à Gaza » (selon les propos du vice-Premier ministre berlusconien).

Cependant, Netanyahu doit également faire face à une certaine dissidence exprimée par son « grand protecteur »Donald Trump qui, manifestement embarrassé vis-à-vis de ses autres amis des pétromonarchies, a refroidi le Premier ministre israélien en déclarant qu’il ne soutiendrait « aucune annexion de la Cisjordanie ».

Ce matin même, la Global Samud Flotilla révèle sur Telegram et d’autres réseaux sociaux « des informations crédibles provenant des services de renseignement indiquant qu’Israël est susceptible d’intensifier ses attaques violentes contre la flottille dans les prochaines 48 heures, en utilisant potentiellement des armes qui pourraient couler, blesser et/ou tuer les participants »et convoque une « conférence de presse d’urgence ».

Pendant ce temps, Netanyahu est en route pour New York afin de participer à l’Assemblée générale des Nations unies, où il tentera de justifier sa politique criminelle. À l’Assemblée de New York, en revanche, le président de l’Autorité palestinienne Abu Mazen devra intervenir par vidéoconférence en raison du refus de Trump de lui accorder un visa. Pour se rendre aux États-Unis, Netanyahu a ordonné au pilote de choisir un itinéraire qui évite de survoler la France, estimant manifestement possible que l’aviation française le contraigne à atterrir pour donner suite au mandat d’arrêt émis par la Cour pénale internationale. L’itinéraire de Netanyahu n’a toutefois pas évité de survoler la Grèce et l’Italie, celui-ci étant manifestement certain que les gouvernements amis et complices d’Athènes et de Rome (bien que signataires des conventions juridiques internationales) ne donneraient pas suite à ce mandat.

Traduction Deepl revue ML