
par Fabrizio Burattini publié sur le site Refrattario e controcorrente .
Le 15 août 2025, en Alaska, Trump et Poutine ont ouvertement affiché leur alliance de fait lors d’une des pires démonstrations de « diplomatie », secrète mais en même temps spectaculaire. Mais Trump et Poutine se heurtent, pour leur accord, à l’obstacle de toujours : la résistance ukrainienne.
Dans la même ville d’Anchorage, en Alaska, à proximité du sommet entre les « grands » qui s’est conclu par un « accord sans accord », d’importantes initiatives ont été menées pour soutenir la résistance ukrainienne.
Donald Trump, probablement influencé par son grand ami russe, a immédiatement commencé à exercer des pressions et à faire chanter l’Ukraine, ou plutôt contre l’Ukraine, en reconnaissant de facto l’annexion de la Crimée et en acceptant de facto la demande de Poutine de céder tout le Donbass à l’occupant russe, un consentement qui n’est pas sans rappeler celui que les États-Unis accordent depuis des décennies à l’occupation sioniste de la Cisjordanie.
Les États européens, habitués depuis toujours à s’aligner sur la puissance américaine, se sont retrouvés dans une situation difficile, pris entre Trump d’un côté et la pression de l’Ukraine et des pays baltes et scandinaves de l’autre, où l’opinion publique se sent naturellement plus exposée aux menaces de Poutine. C’est pourquoi les principales puissances du « vieux continent », la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni (auxquels s’est jointe l’Italie de Giorgia Meloni) ont tenu à être reçues immédiatement à la Maison Blanche, en compagnie de Zelensky, lors de la réunion qui s’est tenue en début de semaine.
Trump, malgré ses précédentes déclarations explicites et méprisantes sur l’Europe, les siennes et celles de ses plus proches collaborateurs, a dû accepter leur présence, signe de la fragilité de sa position. Mais la nouvelle réunion à Washington n’a rien donné, au-delà des nombreuses discussions des protagonistes.
On en est même arrivé à une déclaration de Trump qui, devant les caméras, a affirmé que « après tout, les négociations de paix peuvent se passer d’un cessez-le-feu ».
Ce n’est pas un hasard si, pendant cette ignoble pantomime (mais très appréciée dans les milieux de la « gauche pacifiste »), la Russie intensifiait ses bombardements contre les civils et les infrastructures ukrainiennes, tandis que dans les territoires occupés se poursuivait la destruction génocidaire de l’identité ukrainienne, ignorant même la demande « charitable » d’informations sur les enfants déportés formulée par la « première dame » Melania Trump.
L’Europe, tout en flattant Trump et en soulignant l’unité de l’« Occident démocratique », plus préoccupée par son propre rôle que par le sort du peuple ukrainien et son autodétermination, a demandé à être impliquée dans une « rencontre à quatre » (Russie, États-Unis, Ukraine et UE).
Ce n’est certainement pas la voie vers la « paix », et encore moins vers une paix juste.
C’est pourquoi il faudrait un véritable mouvement de solidarité avec le peuple ukrainien, une solidarité venue de la base, sociale, syndicale, féministe et politique, un mouvement qui fasse entendre à Poutine (et à Trump) le rejet massif et populaire de l’occupation. D’autant plus après les « Journées de juillet », au cours desquelles le peuple ukrainien a réaffirmé que ce qu’il veut et ce qu’il veut défendre, c’est la liberté et la démocratie.
Nous le répétons : ce qui est en jeu dans les rencontres entre les « grands », c’est le destin des peuples européens et du monde entier, de la Palestine à l’Ukraine. Toutes les forces de la soi-disant « gauche » qui soutiennent explicitement ou implicitement la demande russe d’un « changement de gouvernement et de régime » en Ukraine poignardent dans le dos non seulement les Ukrainiens, mais aussi les luttes sociales de tous les peuples.
La paix impériale, tout comme la guerre impériale, conduit inévitablement à de futures guerres. La paix passe nécessairement par la défaite des tyrans, de Trump et Poutine, de Von Der Leyen et Meloni.
La paix ne peut se fonder que sur la solidarité entre les peuples d’Europe et du monde, et sur le soutien aux résistances ukrainienne et palestinienne.
traduction deepl revue ML pour le site Réseau Bastille.