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Le gouvernement serbe doit mettre fin à la répression contre les étudiants

Au total, sept experts des droits de l’homme des Nations unies ont exprimé aujourd’hui leur inquiétude face à la répression sévère exercée par le gouvernement serbe à l’encontre des étudiants, des professeurs, les défenseurs des droits de l’homme, les représentants de la société civile et les citoyens ordinaires, dans le cadre des plus importantes manifestations de l’histoire récente du pays.

Mašina 04.08.2025.

« Nous sommes témoins en Serbie d’ une tentative systématique de faire taire les voix critiques et de porter atteinte à l’indépendance des institutions universitaires. Il ne s’agit pas seulement d’une protestation étudiante, mais d’un test de la capacité de l’État à respecter les droits de l’homme et à préserver la démocratie », indique le communiqué.

Il est ajouté dans ce texte: le droit à la justice et le droit à l’indemnisation sont des droits fondamentaux garantis par le droit international.

« Les victimes de violations des droits de l’homme doivent avoir la possibilité de demander une protection juridique, d’obtenir réparation et d’être protégées contre de nouvelles agressions et représailles », indiquent les experts de l’ONU.

Le communiqué rappelle que les manifestations, menées par le mouvement « Étudiants en blocage », ont commencé fin 2024 et se sont rapidement étendues à tout le pays. Il rappelle aussi que ces manifestations sont des réactions à la tragédie de Novi Sad, où 16 personnes ont trouvé la mort lors de l’effondrement d’un abri en béton dans une gare ferroviaire.

« Cela a donné lieu à un mouvement qui exige la vérité, la transparence et un investissement accru dans l’éducation. Le mouvement a atteint son apogée en mars 2025, lorsque des centaines de milliers de citoyens se sont rassemblés à Belgrade dans une démonstration impressionnante d’unité civique », indique le communiqué.

Les experts de l’ONU ont déclaré que la réponse des autorités avait été la répression. Les manifestants pacifiques auraient été exposés à des intimidations, des violences physiques, des surveillances et des arrestations, souvent sans aucune base légale. Les étudiants et les professeurs auraient été aussi la cible d’une campagne de dénigrement organisée, dans le cadre de laquelle les médias pro-gouvernementaux publient des centaines d’articles qualifiant les participants aux manifestations de « terroristes », un terme également utilisé par certains représentants du gouvernement.

« Depuis le début de l’année 2025, les autorités répriment de plus en plus souvent et de manière de plus en plus brutale les manifestations étudiantes. Selon certaines informations, à certains moments, plus de 200 manifestations ont eu lieu chaque jour en Serbie. Les autorités ont réagi par un recours excessif à la force, à des arrestations arbitraires et à de longues détentions. Des cas de contrôles illégaux, de blessures graves et d’intervention de policiers sans insigne ou en civil ont été signalés, ce qui suscite une inquiétude supplémentaire quant à la violation des droits et au manque de transparence des procédures », estiment les experts, qui ajoutent qu’au lieu d’écouter les jeunes, les autorités ont décidé de les punir.

« Une telle approche non seulement viole les normes internationales en matière de droits de l’homme, mais sape également les fondements mêmes d’une société démocratique », estiment les Nations unies.

Il est frappant de constater, soulignent-ils, que les établissements d’enseignement se sont retrouvés sous une pression considérable. Les salaires des professeurs d’université ont été réduits ou n’ont pas été versés, et les fonds destinés à la recherche scientifique ont été considérablement réduits. Les lycéens et leurs enseignants sont toujours soumis à des contrôles et menacés de sanctions disciplinaires pour avoir participé à des manifestations ou soutenu les manifestants.

« Alors que l’année scolaire touche à sa fin et que les inscriptions commencent, nous appelons la Serbie à renouveler son engagement en faveur des droits de l’homme et à entamer un dialogue sincère », déclarent les experts de l’ONU.

Enfin, les experts de l’ONU appellent les autorités serbes à mettre immédiatement fin à toutes les formes de répression et d’intimidation, à garantir la sécurité et les droits de tous les citoyens – en particulier ceux des étudiants, des professeurs, des défenseurs des droits de l’homme et des représentants de la société civile – et à engager un dialogue sérieux avec les institutions universitaires.

M.B. pour Masina traduction Deepl revue ML