7 octobre 2023.

7 octobre 

Fêtes de Souk kot  en Israël et cinquantième anniversaire de la guerre du Kippour.

Les ultra-orthodoxes du gouvernement Netanyahou mettent la moitié de l’armée en permission et redéploient le reste en grande partie dans les colonies de Cisjordanie. 

Les troupes qui gardent le mur qui entoure Gaza,  véritable prison où croupissent plus de deux millions de Palestiniens depuis des dizaines d’années, sont en sous-effectif. 

Le Hamas tire alors indistinctement des milliers de roquettes  vers le territoire d’Israël. Le « Dôme de fer » est submergé, c’est l’effroi dans la population civile israélienne.

C’est aussi le moment choisi par un millier de membres du Hamas ,entrainés et équipés lourdement, pour franchir le mur par les airs, par la mer, par les souterrains et les brèches. 

Ils massacrent tous ceux qu’ils rencontrent, y compris les  enfants, les femmes et les vieillards. Ils foncent dans les kibboutz à proximité et assassinent ceux qui s’y trouvent. Ils attaquent une rave party pacifiste qui réunissait des milliers de juifs de toutes nationalités et font des centaines de morts. Ils capturent des otages et les emmènent à Gaza.

Cette opération planifiée dans son ampleur et dans son horreur est un acte volontaire de terrorisme. Il n’y a pas d’autres mots à la hauteur de l’événement et un débat juridico-sémantique n’a pour effet que d’en minimiser l’importance.

Cette opération visait à tuer le plus de juifs possible et à terroriser la population.

Le Hamas est une organisation terroriste.

Le Hamas est une organisation terroriste islamique. 

En 2007, avec l’aval de l’extrême droite israélienne au pouvoir, le Hamas a chassé l’autorité palestinienne de Gaza, le Fatah.

En 2019, sous le regard complice du gouvernement Netanyahou déjà , il a réprimé sauvagement les manifestations pacifiques de la population gazaouie contre l’augmentation des prix et son gouvernement.

De nouvelles manifestations contre le Hamas se sont encore déroulés en juillet dernier

Le Hamas n’est pas une des composantes du peuple palestinien qui réclame une vie digne, un territoire et la démocratie. Au contraire.

Depuis cinq jours, l’armée israélienne reprend le contrôle de son  propre territoire et pilonne Gaza faisant des milliers de victimes. Elle continuera de le faire jusqu’au moment où elle entrera dans Gaza même.

A la terreur semée par un groupe sanguinaire répond la terreur d’État.

Gaza, où la population survit dans la misère, n’existe que grâce aux aides du Qatar et aux livraisons d’énergie et d’eau d’ Israël. Dans ce contexte complexe, le Hamas joue sa partition.

Le Hamas n’est pas une organisation de libération, de décolonisation. 

Plusieurs faits interrogent. 

Dans la nuit meurtrière du 7 octobre, les commandos du Hamas ont massacré la population de kibboutz dont ils savaient très bien que les kibboutzins étaient des progressistes, des libertaires opposants à la politique de Netanyahou et à la colonisation  dans les territoires occupés. iIs ont fait un véritable pogrom dans un rassemblement de jeunes pacifistes venus écouter de la musique, ces jeunes précisément opposés au coup d’État juridique de Netanyahu .

Pourquoi cibler ceux qui rejettent l’extrême droite et les ultra-orthodoxes ? 

Poser ces questions entraine une réflexion qui sort des doxas confortables.

Le Hamas est une organisation utile et utilisable dans un champ politique qui déborde largement le territoire palestinien. 

Relancer la guerre contre les palestiniens rend plus difficile toute normalisation entre Israël et certains pays arabes ; les accords d’Abraham sont touchés.

Relancer la guerre, la répression d’Israël contre la population arabe sert aussi à détourner l’attention de la guerre en Ukraine. Poutine s’en cache à peine même si l’échec est patent.

Réactiver le conflit palestinien met les pouvoirs étasunien et européens en difficulté dans leur politique d’aide militaire.

Sur tous ces points, les pays-monde, ceux qui dénoncent l’Occident global au nom d’une civilisation, d’une longue histoire récemment réécrite, d’une religion millénaire récemment repeinte, ceux qui contrôlent leur population de façon plus qu’autoritaire, ceux que l’on retrouve plaider leur cause au rassemblement des Brics ( Russie, Inde, Chine, Iran… ) regardent attentivement l’évolution du piège tendu.

Cette situation est intenable. 

Intenable pour les populations qui souffrent. Intenable pour ceux qui pensent à une solution négociée.

Un cessez – le -feu immédiat est impératif.

La question palestinienne  doit être posée mais qui parle aujourd’hui pour les palestiniens, qui porte la voix des israéliens ? L’extrême droite a fait taire le camp de la paix, les islamistes ont pris le pas sur ceux qui hier encore parlaient d’une Palestine laïque et démocratique.

 Cette alliance objective a bloqué les voies de l’Émancipation, de la paix. Comment redonner la parole aux peuples directement concernés ?

Bien sûr, l’effet de souffle se fait ressentir dans la situation politique française… Nous y reviendrons bien sûr.

Un commentaire sur “7 octobre 2023.”

  1. La position classique de la Quatrième Internationale : en substance, pour la victoire de la révolution palestinienne, Assemblée constituante souveraine établissant UN SEUL ETAT laïque et démocratique, respectueux à égalité de droits de toutes ses composantes, notamment juive et arabe, république palestinienne sur toutes les terres de l’ancienne Palestine composée de la Cisjordanie, de la Jordanie, d’Israël et de Gaza, nation palestinienne liée au mot d’ordre du “retour des populations dispersées, expropriées, contraintes à l’exil”, liée et conditionnée par le combat anticapitaliste et anti-impérialiste pour l’expropriation des terres d’où les Palestiniens ont été chassés, pour la sauvegarde et la fraternisation avec les travailleurs juifs exploités”.
    L’ Assemblée constituante souveraine est l’un des mots d’ordre mis en avant par Trotsky et le Programme de transition pour les pays dominés économiquement (à la différence donc des pays impérialistes et économiquement développés!).
    Pour la Quatrième Internationale, c’est aux travailleurs, c’est aux peuples de décider de leur avenir et elle reprend la devise de la Première Internationale, avec Marx et Engels: “l’émancipation des travailleurs sera l’oeuvre des travailleurs eux-mêmes

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